Le peintre Érasme Quentin II contredit magistralement celles et ceux qui penseraient que Jésus était austère. Voici comment il illustre le repas que selon l’évangile de Luc, Jésus aurait pris chez deux soeurs, Marthe et Marie.

D’après Érasme Quentin II (né et mort à Anvers: 1607-1678). Jésus entre Marthe et Marie. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux (crédit: Olivier Bauer)
Apprécions les ingrédients à la disposition de Marthe: dans le panier, des oignons, des aulx, des pâtissons, des légumes, des herbes et des feuilles; sur la table, un jambon, une darne de saumon, un lièvre et beaucoup, beaucoup de gibiers à plume; au pied de la table, un melon (d’eau?), un chou (-fleur?), une botte d’asperges, un poisson, peut-être des huîtres et deux cruches que j’imagine volontiers pleines de bière ou de vin. Peut-être bien que Marthe n’a pas cuisiné tout ce qu’elle avait sur la table. Quoi qu’il en soit, Jésus et les deux soeurs n’ont pas dû faire maigre ce jour-là.
Pour mémoire l’épisode raconté par l’évangile selon Luc:
Comme ils étaient en route, Jésus entra dans un village et une femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe s’affairait à un service compliqué. Elle survint et dit: « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissée seule à faire le service? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit: « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C’est bien Marie qui a choisi la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée. » Évangile selon Luc 10, 38-42
Il est vrai que la fin du texte laisse planer un doute, fondamental. Car pour Jésus, ni cuisiner, ni manger ne ferait vraiment partie des choses nécessaires…