Jésus le Christ (5): Jésus

Pour prolonger une invitation à parler du livre de Reza Aslan (2013). Zealot: The Life and Times of Jesus of Nazareth, Random House, («Plus on est de fous, plus on lit» mardi 20 août, 13h-14h sur La Première de Radio Canada), je propose six réflexions autour de Jésus comme Christ des chrétiens.
  1. Les chrétiens sont ceux qui reconnaissent dans la personne de Jésus, le messie promis par la Bible juive. Pour eux, Jésus est le Christ, celui qui, selon la foi juive, doit mettre en place le Royaume de Dieu.
  2. Pour les chrétiens, le Christ prend un visage particulier, celui d’une personne tout à la fois vraiment Dieu et vraiment homme. Vraiment homme, il est Jésus de Nazareth, né à Bethléhem, mort à Jérusalem, et ressuscité par Dieu. Il a mangé, bu, marché, s’est fâché, a souffert… Vraiment Dieu, il est la deuxième personne de la Trinité, il est Dieu avec le Père et l’Esprit. Il a fait des miracles, il a parlé avec autorité et montré par des signes sa divinité: sa naissance virginale, son baptême, sa transfiguration, sa résurrection…
  3. Pour les chrétiens, ces deux aspects de Jésus, son humanité et sa divinité sont indissociables. On ne peut pas les séparer, ni dans le temps (Jésus serait homme jusqu’à sa mort et Dieu après sa résurrection) ni dans ses actions (Jésus serait homme lorsqu’il mange, pleure ou meurt et Dieu lorsqu’il fait des miracles). Jésus est homme et Dieu du début de sa vie à la fin et dans tous les moments de celle-ci.
  4. Jésus est donc le Christ des chrétiens (c’est même de lui qu’il tire leur nom de «chrétiens»). Mais Jésus n’est pas le seul à s’être prétendu Christ ou à avoir été reconnu comme tel.
  5. Au travers de l’histoire, il a existé et il existe encore de nombreuses personnes qui se prétendent ou se sont prétendus messies (à ma connaissance, le terme «christ», n’a pas été repris). Bien-sûr, les chrétiens diront qu’il s’agit de faux messies. Mais faux par rapport à quoi? Les chrétiens répondent: «Par rapport à la Bible; et dans la Bible, par rapport aux prophètes de l’Ancien-Testament et aux récits des évangiles!»
  6. Mais ce critère ne vaut pas comme preuve. Car pour attribuer une autorité à la Bible, il faut déjà être chrétien. Même si certains diront qu’il s’agit d’une évidence, croire que Jésus est le Christ relève toujours d’un choix, d’une foi.

(demain «Christ»)

12 commentaires

  1. Je trouve intéressant le statut ontologique de la figure du Christ qui est particulier au christianisme, c’est-à-dire l’idée selon laquelle Jésus est à la fois homme et Dieu. Certes, on retrouve dans nombreuses mythologies des personnages mi-homme mi-dieu qui montrent souvent des qualités surhumaines qui accomplissent des exploits qui dépassent l’entendement. Cependant, le personnage de Jésus est différent. L’incarnation de Dieu dans un homme de chair et de sang propose une vision du monde qui se rapproche davantage des préoccupations humaines. Au lieu d’une entité surnaturelle toute-puissante qui se place au-dessus du monde terrestre, Jésus représente plutôt une conception à l’échelle humaine d’un dieu prêt à se sacrifier lui-même pour le salut de l’humanité.

  2. Je trouve cela intéressant que Christian Séguin fait la comparaison entre Jésus ( homme et Dieu du début de sa vie à la fin) et les mythes des personnages mi-homme mi-dieu qu’on peut bien sur retrouver dans la mythologie grecque ou romaine. C’est vrai que c’est différent de le voir cela d’une autre point de vue mais biens sur Jésus est présenter comme un homme-Dieu prêt à se sacrifier comme Christian l’a mentionné plus haut. Je trouve que c’est le point ou Jésus est le plus différent des autres personnages mythologiques décrit comme étant un demi-Dieu ou ainsi de suite car on retrouve beaucoup de mythes grecques ou romaines, ou les Dieux passent leur colère à travers les humains.

  3. Je suis en accord avec le point 2 lorsqu’on dit que Jésus est à la fois homme et dieu car par compassion Dieu veut nous montrer qu’il partage son amour avec nous durant nos épreuves sur terre. De plus, Jésus le fils unique de Dieu est le seul qui a réussi à atteindre le plus haut niveau spirituel équivalent à celui de Dieu lui meme.

  4. Merci à tou-te-s les étudiant-e-s du cours REL1220 Introduction au christianisme d’avoir apporté des commentaires pertinents et respectueux des différents avis.

  5. En tant que chrétienne, je me remets parfois en question. J’étudie les religions depuis bientôt un an, et de lire des textes ou d’entendre des propos qui remettent en question l’existence de Jésus ou bien la trinité de Jésus, cela me fait me questionner. J’étais ancrée dans ma religion sans me poser toutes ces questions. Jésus peut-il vraiment être père, fils et saint-esprit à la fois? Je ne m’étais jamais posée la question! J’ai tenter d’y répondre: ma foi me dicte que cette trinité est possible puique Jésus a accomplit des choses extraordinaires au courant de sa vie. Cependant, si je prends un regard plus critique envers ma religion, je suis capable de me dire que pour moi, ces trois états (voire même personnes) m’apparaissent comme étant 3 choses différentes et non pas qui communient entre elles. A-t-il été les trois à la fois, ou bien ce ne sont que des titres? Il n’a pas eu d’enfants, alors il ne peut être Père (sauf peut-être père de tous les chrétiens…), il a été fils, certes, mais de qui, de Dieu ou de Marie? Et enfin, il est Saint-Esprit si on possède la foi, mais encore la, impossible de prouver ce fait, suffit seulement d’y croire! Bref, l’idée que j’avais de la religion chrétienne change de plus en plus chaque jour devant l’incertitude, mais je ne renie pas la religion, au contraire, je fais travailler ma foi!

  6. Je suis partiellement en accord avec le point 2, je crois fondamentalement que le christ a réellement existé et cette personne a inspiré des milliers de gens à propager ses valeurs et ses idéaux qui avaient pour but d’amener la paix. Je ne crois pas par ailleurs que Jésus est un dieu, je crois que ces fidèles se sont prêtés à l’idolâtrie et ils ont modifié des évènements importants de sa vie (naissance, baptême, résurrection) pour ajouter du mysticisme à son récit.

  7. Cet article résume assez bien ma fascination pour la foi que certains individus portent en eux. Croire en l’homme qu’a été Jésus est une chose assez simple, car l’existence d’un grand orateur est une évidence vu la propagation de la pensée chrétienne. Cependant, croire en la divinité de cet homme relève d’une dimension un peu magique qui peut difficilement être prouvée. C’est pour cette raison qu’à mon avis, il y a à la fois quelque chose de beau et de révoltant dans le fait qu’on puisse croire mot pour mot aux écrits bibliques.

  8. Je pense que trouver les preuves archéologiques de l’existence historique de Jésus n’est pas une chose évidente, mais les archéologues ont découvert quand même beaucoup de sites archéologiques en Palestine et Israël auxquels ont été attribués des récits bibliques. Donc l’existence d’une histoire qui raconte Jésus à de grades chances d’être vary. Par ailleurs, je ne sais pas combien de personnes se sont identifiées comme messies depuis le début du christianisme, mais je pense que Jésus fut bel et bien le Messie annoncé par les prophètes, le Christ.
    Je me demande pourquoi un personnage historique qui a vécu depuis 2000 ans reste tellement connu jusqu’à date s’il n’était pas le Messie.? Enfin c’est une question de foi.

  9. Il est vrai d’affirmer que pour les chrétiens, Jésus est homme et Dieu quand il est sur Terre. Ce qui les convaint de cela est que celui-ci a vaincut la mort, ce que seul lui (Dieu) aurait pu réussir pour donner la chance à l’humanité une chance de se faire pardonner leurs pêchés et d’avoir une place dans son royaume. De plus, selon les croyants, après sa mort il a réssucité, donnant également la chance aux morts de revivre et de passer au jugement final, au retour du Messie. Les chrétiens ne croient pas aux autres prophètes, aux « faux messies » car selon eux, Jésus est le seul à avoir fait ces miracles, à avoir proclamer la parole de Dieu, la parole d’amour et finalement, réssuciter, ce qui a marqué la religion chrétienne.

  10. Je suis totalement d’accord avec cet article. Il résume les grandes lignes du vécu de Jésus et les origines chrétiennes. Le seul point que je trouve un peu fautif dans votre article, est celui que pour donner une autorité à la Bible il faut être chrétien. Car je suis musulman, mais je donne une importance au texte biblique. Dans le Coran, l’ancien testament est présent.

  11. J’aime le fait qu’il est mentionner que croire que Jésus est le christ relève d’un choix et non d’une évidence. Bien qu’il puisse y avoir des traces de l’existence de Jésus de Nazareth, les miracles qu’il a produit ne peuvent pas, à mon avis, être considérer comme des preuves tangibles. J’ai de la difficulté à croire à des témoignages datant de plus de 2000 ans et à une époque sans raisonnement scientifique comme aujourd’hui. Lorsque Jésus guérit des gens, pourrait-il y avoir, à la place d’un miracle, un certain effet placebo?

  12. – « Mais ce critère ne vaut pas comme preuve. »
    Le contexte de cette phrase porte à réflexion, par rapport au sujet auquel il réfère, sinon qu’à la dichotomie (Croyant/ non-croyant) qu’il met en exergue. Est-ce si simpliste d’opposer deux réalités radicalement et fondamentalement différentes sur la base d’une nécessaire preuve qui présuppose une empirisation ? Si croire ou ne pas croire relève d’un choix, la preuve du bien fondé de chacune de ces deux positions servirait-elle de point de jonction ou de consensus ? De surcroit, serait-elle acceptable des deux partis ? Et sur quels critères ? Quand pour le croyant, sa réalité est transcendantale, dépassant largement la compréhension humaine, et que pour son homologue(le non-croyant), l’évidence d’une quelconque existence ne peut être basée que sur une empirisation, qui plus est, rien de plus qu’humaine, on est alors à des années lumière de deux réalités rejoignables.

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