Officiel: Le Canadien de Montréal est une religion (2)

Dès 2008, Jean-Marc Barreau et moi-même l’avions annoncé; en 2013, c’est devenu une réalité: le Canadien de Montréal est une religion! J’en veux pour preuve le texte figurant sur la page d’accueil de son site Internet (voir aussi l’image dans mon article: « Officiel: Le Canadien de Montréal est une religion (1)« )

Dans la publicité du Canadien, j’ai trouvé 7 (ce chiffre aurait-il lui-même un sens?) claires allusions religieuses. En voici la liste, dans l’ordre de la lecture, avec une définition subjective et, comme illustration, des citations tirées de ma Théologie du Canadien de Montréal ou de La religion du Canadien de Montréal:

  • Fidèle/faith (d’une racine indo-européenne beidh exprimant la confiance). Être fidèle ou avoir la foi, c’est faire confiance, envers, contre et malgré tout.

« Il fut certainement un temps où la supériorité du Canadien ne relevait pas de la foi, mais d’une simple évidence qu’il suffisait de reconnaître, puisque la coupe Stanley appartenait à Montréal et qu’elle y revenait presque chaque année. Mais aujourd’hui, il n’en va plus de même. Avoir confiance dans le Canadien, affirmer encore et toujours que “Ça sent la coupe » ne relève plus du bon sens dont toute personne honnête et raisonnable devrait faire preuve. C’est un acte de foi qu’il faut accomplir en dépit de tout ce qui logiquement devrait le contredire […] » Bauer (2011). Une théologie du Canadien de Montréal: 25

  • Pèlerinage/pilgrimage: visite (de préférence à pied, mais on fait ce que l’on peut) d’un lieu ou d’un bâtiment chargé d’une valeur particulière. Le chemin fournit l’occasion de méditer sur soi-même (ou sur d’autres choses).

« J’aimerais préciser comment la fièvre du Canadien a pris le contrôle de la ville et comment les partisans sont vraiment des fidèles. J’étais à l’Oratoire Saint-Joseph le matin su septième match de la série contre les Bruins. Soudain, pendant que je priais silencieusement à l’extérieur, j’ai entendu comme une voix qui venait des cieux: “Go Habs Go! Go Habs Go!« . J’ai remarqué la mer de bleu, blanc, rouge tout autour de moi. Les fans des Canadiens étaient à l’oratoire revêtus de leurs chandails des Canadiens. » Christopher Borelli cité dans Bauer & Barreau (2009). La religion du Canadien de Montréal: 179

  • Sacrifice: ce qui rend sacré. Implique de renoncer à quelque chose de précieux, par exemple de donner sa vie (ce qui est noble) ou celle de quelqu’un d’autre (ce qui est moins douloureux).

« Il est un autre domaine, beaucoup moins symbolique, où se révèle la manière dont le hockey construit la virilité qu’il revendique: le courage physique qu’il implique. Parmi toutes les qualités que l’on exige d’un joueur de hockey, il en est une particulière, celle d’avoir le courage de souffrir, d’offrir son corps en sacrifice pour la victoire de son équipe ou, en exagérant à peine, de devenir martyr pour sa passion, pour son emploi, sinon pour sa foi! » Bauer (2011). Une théologie du Canadien de Montréal: 37

  • Miracle: événement littéralement extra-ordinaire.

« J’ai de la peine à imaginer que Dieu puisse intervenir directement sur une patinoire et, par exemple, faire dévier au dernier moment un tir vers un filet désert. […] Cela dit, je ne conclurais pas pour autant que Dieu ne joue aucun rôle dans le match de hockey. Je crois qu’il influence le résultat, mais sur le mode de l’inspiration. Car Dieu aide les joueurs qui le lui demandent. » Bauer (2011). Une théologie du Canadien: 135

  • Moments sacrés/sacred moments: instants de communion avec le divin; instants où « le temps suspend son vol » (Alphonse de Lamartine dans Le Lac).

« Et l’on touche au religieux lorsque, comme les mystiques peuvent connaître l’extase et l’épectase, comme les chrétiens peuvent être « en état de grâce », comme les hindous peuvent « fusionner avec Shiva », les sportifs « ont les bounces », « sont dans la zone » ou, spécialement pour le Canadien, « les ont dans l’eau bénite » et vivent de ces moments où plus rien n’est impossible. » Bauer (2011). Une théologie du Canadien de Montréal: 22

  • Temple: lieu de culte dans les religions grecques et romaines, en hindouisme et dans le protestantisme français. Contient parfois des reliques ou des images pieuses.

« Mais revenons à Montréal, dans ce “Centre B… où évolue le Canadien. Si vous estimez qu’il n’a pas de caractère religieux, pensez-y à deux fois. Car il est un espace qualitativement différent de tout ce qui l’entoure et il s’inscrit donc parfaitement dans ce que l’historien des religions Mircea Eliade appelait un « espace sacré ». » Bauer (2011). Une théologie du Canadien de Montréal: 89

  • Sainte-flanelle: tissu grossier dont est faite la chemise des travailleurs. Elle est rendue sainte par la sueur (voire le sang) de ceux qui la portent.

(Demain: Encore plus d’allusions religieuses à propos du Canadien)

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