J’ai reçu ce bref courriel aujourd’hui: « je voudrais connaitre la divergence il y’a entre l’idolâtrie par rapport a la foi ». Voici ce que j’ai répondu:
Chère Madame,
Je vous remercie de votre question. Et je vous propose deux réponses:
1. Daniel Lys, mon vieux professeur d’Ancien Testament, disait qu’il y a deux formes d’idolâtrie: rendre un vrai culte à un faux dieu ou rendre un faux culte au vrai Dieu.
2. J’ajouterais que souvent, la foi des uns, c’est l’idolâtrie des autres (et réciproquement), puisque chacun a souvent tendance à croire qu’il fait confiance au vrai Dieu et tandis que les autres feraient confiance à un faux dieu.
J’espère avoir répondu à votre question et je vous adresse mes salutations.
Olivier Bauer
UNE THÉOLOGIE AU QUOTIDIEN 
Olivier,
Je peux vous demander votre avis sur les thèses de Luther ?
Croyez-vous aux ‘scriptura’ ?
En d’autres mots, sur quoi, sur qui, fondez-vous votre foi ?
Bonjour,
Permettez-moi de m’abriter derrière un autre théologien pour vous pour vous présenter les quatre principes fondamentaux du protestantisme.
En 1930, le français André-Numa Bertrand a publié un livre simplement intitulé Protestantisme. Son livre a été réédité en 1985 chez Labor et Fides (A.-N. Bertrand, Protestantisme, Labor et Fides, 1985). Je cite la page 106:
« 1° Quelle est la réalité fondamentale de la vie chrétienne? Dieu veut nous réintroduire par Jésus-Christ dans la vie supérieure à laquelle il nous destine; qu’est-ce qui nous y fera pénétrer?
À cette question, les Réformateurs répondent par le principe du salut par la foi, qui fait du protestantisme une religion de la vie profonde.
2° Ce salut est-il octroyé au fidèle comme la rémunération de son effort moral, le fruit naturel de son obéissance à l’Église? Ou bien est-il une réalité vers laquelle doit tendre le chrétien, mais qui reste toujours un don, tant elle dépasse l’homme, l’Église et ce que l’un et l’autre peuvent atteindre ou mériter?
À cette question, les Réformateurs répondent par le principe du salut gratuit qui fait du protestantisme une religion de l’humilité et du désintéressement.
3° Cette vie que Dieu fait naître en lui, comment le fidèle assurera-t-il sa conformité avec la vie issue de Jésus-Christ? En trouvera-t-il le type et la norme dans le documents bibliques ou dans la tradition de l’Église? Quelle autorité décidera ce qui est authentiquement chrétien?
À cette question, les Réformateurs répondent par le principe de l’autorité des Écritures, qui fait du protestantisme une religion de la Bible.
4° Enfin, cette autorité étant reconnue en principe, qui formulera pratiquement ces décisions? ce type de vie chrétienne que nous dégageons des Écritures, qui nous garantira sa valeur, sa conformité avec la volonté de Dieu à notre égard?
À cette question, les Réformateurs répondent par le principe du témoignage intérieur du Saint-Esprit, qui fait du protestantisme une religion de la liberté, ou plus exactement de l’inspiration individuelle. »
Bonjour,
Je vous cite : André-Numa Bertrand point 3 : À cette question, les Réformateurs répondent par le principe de l’autorité des Écritures, qui fait du protestantisme une religion de la Bible.
Si réellement la bible fait autorité dans vos écrits, la foi des uns ne peut donc pas être les idoles des autres …
En prenant les Ecritures pour autorité, elles annoncent sans cesse que Dieu s’adore seul et l’ancien testament dénonce en long et en large le fait d’adorer (de prier, d’invoquer, de reconnaitre pour dieu) d’autres Dieu que L’Eternel Dieu, dénonce en long et en large d’adorer (de prier) des idoles. Tout ce qui n’est pas L’Eternel Dieu est d’ailleurs considéré comme étant une idole, un faux-dieu.
C’est même le premier commandement : tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.
Sous la nouvelle alliance, Pierre, dira : petits enfants gardez-vous des idoles. Paul, Silvain, et Timothée diront aux Thessaloniciens : ils racontent eux-mêmes quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis des idoles à Dieu,pour servir le Dieu vivant et vrai …
Je m’étonne donc que vous écriviez en entête théologien protestant. Libre à vous de ne pas croire à l’autorité des Écritures, libre à vous de remettre en question l’ensemble de la bible mais alors sans vous présenter en ‘représentant de protestantisme … vous-mêmes êtes pousser à vous abriter derrière d’autres, devant cette incohérence …
Bonjour,
Votre message me conforte dans mon opinion, puisqu’à vos yeux, ma foi chrétienne est une idolâtrie et qu’à mes yeux, votre foi chrétienne est… une foi chrétienne différente de la mienne.
Quant à la question du vrai et des faux dieux, de Dieu et des idoles, toute la question est de les distinguer. Je vous propose de relire Marc 13, 21-22: « Si quelqu’un vous dit: «Vois, le Messie est ici! Vois, il est là!» ne le croyez pas. De faux messies et de faux prophètes se lèveront et feront des signes et des prodiges pour égarer, si possible, même les élus. »
Comme quoi, les choses ne sont peut-être pas aussi simples que vous l’écrivez.
… oui l’idolâtrie n’est pas uniquement envers d’autres dieux, des saints-morts, des déesses vierges, etc. Elle peut aussi être envers des hommes, pasteurs, prophètes, etc bien vivant. Oui, mettre en garde contre cette idolâtrie là est tout aussi important … l’idolâtrie envers L’Homme est aussi très répandue de nos jours, et certainement d’autres, auxquelles je ne pense pas.
Paul écrivait : il n’y a qu’une seule foi … qu’une seule ‘sorte de foi’ … (selon le protestantisme qui reconnait les écrits de l’apotre Paul comme faisant autorité … )
Maintenant, en ne prenant pas l’écriture comme faisant autorité au dessus de tout autre enseignement-croyance, oui, il y a diversités de foi …