Il est une idée largement reçue à Montréal, que les partisans de l’Impact (soccer/football) seraient plus exubérants, plus démonstratifs et peut-être plus violents que ceux du Canadien (hockey sur glace). Même si les parisans du Canadien savent aussi quelque fois se montrer violents, l’idée reçue n,est pas tout-à-fait fausse. Mais pourquoi cette différence? J’oserais une explication en quatre points:
- Tout rassemblement d’êtres humains génère des comportements hors normes (Georges Brassens chantait: « Quand on est plus de quatre, on est une bande de cons. »).
- La composition de la foule joue un rôle décisif. C’est ainsi dans les rassemblements de jeunes hommes adultes que la violence est le plus à craindre. Par contre la composante culturelle ne me paraît avoir aucune importance. Les débordements surviennent au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest.
- L’objet du rassemblement induit des comportements spécifiques. Certaines manifestations calment, d’autres excitent.
- Chaque sport s’accompagne d’une culture qui prescrit au partisan un comportement. Ainsi le soccer de l’Impact génère chez les partisans plus de débordements et de violence que le hockey du Canadien. Un peu intuitivement, j’y vois trois causes:
- Deux causes externes (qui peuvent sembler relever de l’anecdote,mais qui ont leur importance). La posture: le partisan de l’Impact debout au stade Saputo serait plus exubérant et plus démonstratif que celui du Canadien assis au Centre Bell. La météo: le partisan de l’Impact, torse nu au cœur de l’été, serait plus chaud que celui du Canadien qui sort du Centre Bell engoncé dans une parka par moins vingt degrés.
- Une cause interne. Une rencontre de soccer ne remplirait pas la fonction cathartique d’une partie de hockey. Sur le terrain, la violence serait plus diffuse, plus sournoise que sur la patinoire. Tandis que les partisans du Canadien vivraient leur violence par procuration, se nourriraient de la violence des joueurs et seraient ainsi rassasiés à la fin de la rencontre, au contraire, une rencontre de l’Impact exacerberait la violence des partisans qui éprouveraient le besoin d’exprimer et d’exsuder leur violence pendant et après la rencontre. Et ce serait alors l’Impact qui se nourrirait de la violence de ses partisans.
Merci à Marilou, Samuel et Simon, trois « finissants en communication option journalisme au Cégep André-Laurendeau » qui m’ont offert l’occasion de réfléchir en m’interrogeant pour leur documentaire sur « le phénomène des fans et le fanatisme ».