Deux paroles entendues la semaine dernière m’ont amené à réfléchir sur un geste classique en liturgie, celui de l’imposition des mains. Geste de bénédiction ou de guérison, il s’agit de poser la paume d’une main ou des deux mains sur le crâne ou le front, parfois sur les épaules, de la personne à qui transmettre la bénédiction de Dieu. (J’écris « poser », mais il n’y a souvent pas de contact, la ou les mains restant à légère distance, quelques centimètres, du crâne ou du front. Ce qui pose d’autres questions auxquelles je répondrai dans un autre article.)
- Première parole, entendue sur la chaîne de télévision française D8, dans l’émission Touche pas à mon poste: Valérie Benaïm, comparant Cyril Hanouna au Christ, dit de lui qu’il « appose les mains ».
- Deuxième parole, entendue après un culte dans l’Eglise protestante reformée-luthérienne de Toulon: le pasteur Hervé Gantz me fait remarquer que dans « imposer les mains », il y a « imposer ».
Qu’est ce qu’un théologien du quotidien peut faire de ces deux paroles? Il peut, il doit reconnaître qu’il a eu tort de donner tort à Valérie Benaïm. Certes, son expression n’est pas usuelle. On dit généralement de Jésus qu’il « impose les mains ». Mais au fond, c’est elle qui a raison. Comme le fait remarquer Hervé Gantz, Jésus n’impose pas ses mains, il les propose, il les appose. Il les pose, toujours gentiment, toujours délicatement, toujours doucement, toujours tendrement pour que la personne qu’il bénit dépose ce qui lui pèse et se repose.