J’ai vécu une expérience émouvante en rencontrant une veille dame atteinte de la maladie de Parkinson. Encore assez forte pour marcher à l’aide d’une canne, encore assez lucide pour me dire que sa maladie dégénérative ne lui laisse aucun espoir d’amélioration. Cette rencontre aurait pu rester anecdotique, sauf qu’elle m’a fait réfléchir sur mon propre rapport à la maladie et à la mort (car j’ai perçu sa présence en creux, dans le non-dit de la conversation). Voici les réflexions (nourries d’une discussion avec mon épouse) que cette expérience m’a inspirées:
- Me rendre compte que je décline physiquement et intellectuellement et savoir que ce déclin est irrémédiable serait douloureux à vivre.
- Mais connaître le temps qu’il me reste à vivre, m’offrirait la chance de pouvoir préparer ma mort: mettre mes affaires en ordre, revoir des lieux qui comptent, retrouver des gens que j’aime, etc.
- Préparer ma mort, ce serait aussi accepter que je doive, un jour, dépendre entièrement des autres. C’est aussi discuter avec ces autres du moment où je pourrais préférer la mort à la vie, par euthanasie s’il le faut.
- Il est enfin possible (seulement possible, car je ne sais pas comment je réagirais si cela m’arrivait ou comment je réagirai quand cela m’arrivera) que la mort me paraisse un peu moins cruelle quand ma vie sera devenue si peu la vie.