Z comme… Zdeno (ABC de la #religion du Canadien)

Inspiré par la belle Langue de puck de Benoît Melançon, je me proposais, le 8 octobre dernier, de rédiger mon Abécédaire de la religion du Canadien et de définir les 26 mots-clefs de la religion du Canadien. J’y suis parvenu, vingt-six fois plutôt qu’une! Avec 26 mots pour 26 parties du Canadien. Mission accomplie!


Z comme… «Zdeno»


Comme l’a montré le philosophe français René Girard, beaucoup de religions aiment à pratiquer le principe du bouc-émissaire. On rappellera que chez les anciens Hébreux, le grand-prêtre choisissait deux boucs, qu’il sacrifiait l’un et qu’il transférait symboliquement tous les péchés de sa communauté sur l’autre, qu’il envoyait aussitôt (d’où l’émissaire) dans le désert.

Ce bouc, trop impur et trop dangereux même pour être mis à mort, avait donc la vie sauve. Mais dans d’autres religions, d’autres boucs-émissaires, qui ne sont d’ailleurs pas tous des boucs, n’ont même pas une chance de devenir émissaires. Ils sont sacrifiés toujours pour le plus grand bien de la communauté, prétend-on.

La religion du Canadien ne fonctionne pas autrement, elle qui charge certains joueurs de tous les péchés du monde. Évidemment, ils ne portent pas la Sainte-Flanelle (mais se souvient-on d’un certain Scott Gomez?). Évidemment, leurs noms changent au fil du temps, au rythme des rivalités.

Au jour d’aujourd’hui, parce qu’il porte le chandail des Bruins de Boston, parce que c’est un joueur remarquable, parce qu’il a (il y a trois ans à peine, il y a trois ans déjà), blessé Max Pacioretty dans une sévère mise en échec (c’est le terme consacré), c’est de Zdeno Chara (celui qui signe son nom à la pointe de son bâton) que la religion du Canadien a fait son bouc-émissaire. C’est lui qui reçoit l’opprobre des partisans du Canadien. C’est lui qu’il faut huer chaque fois qu’il joue au Centre Bell (sa grande taille permettant de le reconnaître facilement). Et lorsque vient le temps des séries, c’est encore lui qu’il faut vaudouïsé dans les médias et les médias sociaux de Montréal.

En fin de compte, on osera se demander si les grands prêtres de la religion du Canadien seraient prêts à le renvoyer indemne dans le désert. O tempora! O mores!


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