Il y a déjà quelques mois, j’ai entendu Robert Jacques prêcher à l’Eglise Unie Saint-Jean, à Montréal. Il a prononcé une phrase qui m’a marqué: « Dieu est un Dieu qui me dépasse ».
Image statique d’abord. Ce « Dieu qui me dépasse » est un Dieu plus grand que moi, ce qui paraît évident. Mais Dieu est aussi plus grand que ce que je peux savoir, penser, croire de lui. Il est Absolu, Ultime, Tout Autre.
Image dynamique ensuite. Ce « Dieu qui me dépasse » est un Dieu qui bouge, un Dieu qui avance. Souvent, il marche mon rythme, souvent, il marche mes côtés. Parfois, il me laisse partir devant, histoire que je fasse mes expériences. Mais toujours il me rejoint. Et parfois, il me dépasse pour me montrer le chemin.
J’aime votre démarche Olivier Bauer et je me pose des questions : Merci…
J’aime votre invitation à partir d’un vécu, d’une expérience face à un signal extérieur concret: une porte vide et à un signal intérieur : la surprise et… la séduction : qu’est-ce qui vient après ?
J’aime votre invitation à penser, à tout mettre sur la table, à inviter chacun à se situer par lectures, des références ou traditions interposées. Du choc (du combat) naît une certaine lumière. Quelle sera la suite ? Sera-ce : « Plus ça change, plus c’est la même chose » ? Quelle autre événement concret, d’ici-maintenant apportera un changement?
Car avec tous ceux qui ne vont plus à l’église je me demande : Dans la porte ouverte n’y a-t-il pas toujours le même scénario ecclésiastique inconscient, une façade, la séduction, le goût du pouvoir… Quand bien même ce n’est pas l’intention voulue au premier abord.
Par exemple : Mettre en scène un pugilat… donc une relation extérieure de force. Et si le chemin était celui de s’écouter, comment pourrait-on la représenter ? En se mettant à genoux. Et la suite ?
Un chemin qui conduit à la porte… Déjà une indication du « bon chemin » à suivre… Pas de choix pour aller par exemple contempler un arbre, la création de Dieu ou dans la société des incrédules..
Entrer en relation avec la communauté… Qui vais-je rencontrer ?… A part le café et la brioche, qu’allons-nous partager ?
Tout concrètement, dans ce qui précède, je viens de prendre du temps pour écrire ma réaction. Avec une invitation à la mettre dans les « commentaires ». Vais-je entendre une réaction de quelqu’un , un vis-à-vis ? Pouvoir lire les commentaires des autres ? Ou bien la réponse ce sera le silence (comme autrefois) et la sensation d’avoir été utilisé pour le bien… de qui ?
Et si, sur la façade de l’église de St Laurent venait aussi cette invitation : Passants, vous fuyez peut-être cette église, nous aussi… Nous avons besoin de vous entendre pour comprendre. Aidez-nous !
Mais déjà vient une deuxième invitation dans ma boite. J’aime ! Un Dieu qui me dépasse…
Ca m’intéresse ! Une invitation à regarder « au-delà ».
Mais avec les yeux surtout braqués à l’extérieur ? Et sans relation à la société ? à l’EERV ?. Une autre source concrète d’information ?
Je m’arrête, mais j’aurais encore d’autres choses à dire… Et j’aimerais pouvoir lire d’autres commentaires…
Marcel Raymond Vonnez, pasteur retraité de l’EERV, 83 ans
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Cher Monsieur,
J’apprécie beaucoup votre commentaire. Je vais le proposer à mes étudiant.e.s, pur nourrir leur réflexion et essayer de leur donner envie de vous répondre! Et si d’autres lectrices, d’autres lecteurs de ce blogue veulent aussi le faire…
Avec mes amitiés,
Olivier
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Cher Monsieur,
Merci pour votre partage, merci d’avoir pris le temps d’une prise de parole. Non, vous n’allez pas rencontrer le silence, même si je préfèrerais largement vous « voir en vrai » plutôt que de « laisser un commentaire ». Ce n’est donc pas une discussion virtuelle que je souhaite engager, mais vous dire que votre voix est entendue et que je vais l’intégrer à ma réflexion.
Je travaille sur le projet « communauté » et il va sans dire que le mieux serait de pouvoir vous le présenter.
Avec humilité et courage, nous désirons regarder ensemble au-delà, à Jésus Christ, nous mettre à l’écoute de la Parole, osant faire silence en nous, risquant d’être bousculés, déplacés.
Et pourtant, nous ne sommes pas dans la fuite. Nos lectures, nos échanges ne nous font pas oublier qu’en tant que chrétiens nous sommes membres de l’Eglise, corps du Christ. Nous héritons d’une longue histoire et nous sommes appelés à vivre dans le monde tel qu’il est aujourd’hui.
Le défi est grand, mais nous le relevons, parfois avec doute et découragement, mais aussi avec la foi que ce n’est pas pour rien que nous sommes appelés. Nous n’allons faire ni mieux, ni pire. Nous n’avons pas la prétention d’avoir la recette miracle. Nous avons envie de témoigner de ce qui nous fait vivre, envie de partager, de donner et de recevoir. C’est pouquoi la communauté de chercheurs-passeurs nous parait être le seul moyen pour que les portes se transforment en seuils et les seuils en passage. Le café et les brioches partagées ne sont pas l’objectif, ni le fondement, mais le résultat d’une vie de foi et de prière vécue concrètement, quotidiennement qui ouvre le coeur et fait tendre les bras à chacune et chacun. En travaillant à notre projet, nous réalisons qu’il est si simple et pourtant si exigeant. Et surement pas à la mode, et c’est pour nous une bonne nouvelle.
J’arrête là mon message, qui encore une fois, n’est ni une réponse, ni l’engagement d’un débat virtuel, mais simplement quelques mots pour vous remercier et pour vous dire que vos paroles ont été entendues.
En communion avec vous,
très cordialement,
Agnès
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Chère Agnès,
Merci d’avoir pris le temps de répondre et de préciser comment vous, en tant qu’étudiante en théologie, avez abordé ce défi de théologie pratique.
Avec mes amitiés
Olivier
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