Il y a quelques années, j’ai pris cette photographie dans la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec. Ce qui m’avait intrigué, c’est la mention « Merci de ne pas toucher. Please don’t touch » apposée sur le bras de Jésus.

Pietà à Sainte-Anne de Beaupré (Québec). Crédit: Olivier Bauer
Je n’ai jamais très bien su qu’en faire jusqu’à maintenant, où j’ai eu l’idée d’un petit exercice de théologie pratique autour du sens du toucher. Je vous invite à utiliser l’outil « Commentaires » pour partager vos réponses (ou vos questions…)
- Pour qui cette image peut-elle fonctionner comme une médiation vers « Dieu »?
- Qu’est-ce qui peut y faire médiation de « Dieu »? La femme en bleu? L’homme presque nu? Les plaies qui saignent? Le geste de la mère vivante qui soutient son fils mort? La statue dans sa niche en bois?
- À quoi fait allusion la mention « Merci de ne pas toucher. Please don’t touch » (l’anglais est moins poli)?
- Renvoie-t-elle au chapitre 20 de l’évangile de Jean Mais alors, redouble-t-elle l’interdiction que Jésus signifie Marie-Madeleine: « Noli me tangere! » ou contredit-elle l’ordre que Jésus donne à Thomas: « Avance ta main et mets-la dans mon côté! » ?
- Est-ce qu’elle demande du respect pour une œuvre d’art?
- Est-ce qu’elle interdit une pratique de dévotion où les fidèles toucheraient le corps, les plaies ou le manteau pour obtenir par contact ou par contagion un peu du mana de la statue?
Sur le toucher dans les évangiles, lire l’excellent ouvrage: Veyron, M.-L. (2013). Le toucher dans les Évangiles préface de Élian Cuvillier. Paris: les Éd. du Cerf (et la recension que j’en ai faite).