Au cours du 10e congrès de la Société Internationale de Théologie Pratique: « Découvrir, vivre et annoncer l’Évangile dans un monde transformé par les nouveaux médias numériques », un journaliste catholique pose la question de la présence réelle du Christ dans une Eucharistie retransmise par un média électronique.
Pour mémoire, rappelons que la théologie catholique postule que, lorsqu’un prêtre prononce certaines paroles et performe certains gestes, il transsubstantifie des hosties qui deviennent « réellement et substantiellement » le corps du Christ et une coupe de vin qui devient « réellement et substantiellement » le sang du Christ. Cette doctrine de la transsubstantiation a été promulguée par le 4e Concile de Latran en 1215.
On permettra au théologien protestant que je suis de trouver la question peu pertinente. Car la réalité d’une présence dépend toujours de celui ou celle qui la reçoit ou de celui et celle qui la perçoit. Le Christ n’est ni plus ni moins présent dans l’hostie que sur l’écran. Sa présence n’est ni plus ni moins réelle dans la bouche que dans les yeux. Le Christ n’est réellement et substantiellement présent – que ce soit dans une hostie, dans la Bible, dans le mot « Christ » ou partout ailleurs – que pour celui et celle qui croit qu’il y est présent.
Bonjour,
J’aime vous suivre dans les étapes de votre questionnement.
Je vois que dans cet article, vous faites un pas important : Vous quittez le questionnement qui chosifie la foi, vous parlez de la réalité d’une présence du Christ et vous la situez dans le contact intérieur et personnel avec celui qui la perçoit. Un début de confession de foi.
A mon avis, reste à prolonger ce cheminement de questionnement: p.ex :
Qu’est-ce qui qualifie quelqu’un, (vous p.ex.) de « protestant » ?
Quand, où et comment entre-t-il en contact avec l’Esprit du Christ ? (Je suis le chemin dit Jésus, L’Esprit habite en vous dit St Paul)
Au plaisir de vous lire marcelvonnez@gmail.com
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Cher Monsieur,
Je commence par vous remercier de ce commentaire à la fois stimulant et bienveillant. Et je poursuis en formulant trois remarques:
1. Je ne dirai rien ici de mon « moi-protestant ». Vous pouvez faire la somme de ce que j’ai écrit sous la rubrique « Théologie protestante », même si ma somme est plus que ces parties et que je ferais sans doute quelques soustractions.
2. Je suis toujours étonné quand on évalue le parcours spirituel d’une autre personne, même si cette évaluation est positive. Vous jugez que j’ai fait « un pas important ». J’en suis heureux… pour vous! Mais vous ne saurez jamais ce qu’il en est pour moi: est-ce un pas? est-il important? va-t-il dans la bonne direction? Aucun autre être humain que moi ne peut le savoir. Et je ne suis même pas sûr que je le sache vraiment.
3. En l’écrivant, je réalise que ce refus que quiconque excepté Dieu puisse porter un jugement sur ma foi est un des fondements de mon « moi-protestant ».
Avec mes amitiés
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