Nicole Rognon cuisine pour les beaux-parents hindous de son fils.

Pour alimenter le cours « Alimentation et spiritualité » que je donne à l’EPFL ce printemps, je propose chaque mardi (à l’heure où je commence le cours) un épisode de la vie de Nicole Rognon, une protestante vaudoise qui cuisine aussi comme elle croit.


Mais qu’est-ce que je vais pouvoir leur faire à manger ?

Dimanche est un grand jour. Les parents d’Amiya, la compagne de Sébastien, le fils de Nicole et Jean-Jacques Rognon, sont en Suisse. Et Nicole les invite à la maison. Ils sont indiens et hindous, ce qui n’est pas synonyme, lui a appris son fils. Évidemment, elle souhaite faire bonne impression. Et certainement qu’il ne mange pas « comme nous ». Mais comment faire pour bien faire ? En bonne protestante, Nicole Rognon est pragmatique. Le mieux est encore de demander des conseils à Amiya.

Et Amiya commence : ses parents sont hindous et fiers de l’être, mais ils ne sont pas traditionalistes ; loin de leur communauté, ils s’accordent plus de liberté.

Et Amiya continue : l’hindouisme aborde la question de l’alimentation sous l’angle de la pureté qui est celle des personnes plus que des nourritures, même s’il y a des aliments absolument immangeables et d’autres tout à fait désirables. Pour décider si une nourriture est pure, il faut se demander : « Par qui a-t-elle été produite, vendue et préparée ? » et « Avec qui va-t-elle être mangée ? » ; car la pureté est liée au système des castes : ce qui pollue une nourriture, c’est avant tout d’avoir été produite, manipulée ou cuisinée par une personne d’une caste inférieure. Même si elle peut aussi être souillée parce qu’elle a touché une partie impure du corps, les lèvres ou la salive par exemple, ou un objet qui a lui-même touché une telle partie du corps ; du coup, une hindoue cuisine plus avec la vue et l’olfaction qu’avec le goût.

Et Amiya conclut : la situation aurait pu être pire ; ses parents auraient pu être jaïns ; ils auraient alors refusé de manger tous les « êtres vivants mobiles », que ce soit un ver de terre, un insecte, une sauterelle, un animal (du poisson au mouton), une vache (qui pour eux n’aurait pas été un animal !) ; ils auraient aussi refusé de manger tous les « êtres vivants immobiles à vies multiples » comme les pommes de terre et les bourgeons ; ils n’auraient accepté de manger que des nourritures végétales poussant au-dessus du sol. Devant tant de difficultés, Nicole Rognon aurait peut-être dû renoncer ; ou alors, servir des pommes.

Nicole Rognon sait maintenant tout ce qu’elle peut savoir sur l’hindouisme et l’alimentation. Mais quel repas va-t-elle cuisiner pour que des hindou•e•s puissent manger chez elle ?


Je serais heureux de recevoir vos propositions; vous pouvez les partager à l’aide de l’outil « Poster un commentaire » ci-dessous.

  • Mardi 28 mars à 15h00: « Nicole Rognon reçoit une leçon de cuisine bouddhiste. »

Déjà paru:

  1. Nicole Rognon cuisine aussi comme elle croit.
  2. Nicole Rognon cuisine en chrétienne.
  3. Nicole Rognon cuisine en contexte musulman.
  4. Nicole Rognon aménage une cuisine pour qu’un couple juif puisse y cuisiner.
  5. Nicole Rognon cuisine pour les beaux-parents hindous de son fils.
  6. Nicole Rognon reçoit une leçon de cuisine bouddhiste.
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