Dans un culte que j’ai célébré à l’Église Unie St-Jean à Montréal, une paroisse de l’Église Unie du Canada, je me suis permis d’utiliser le moment des annonces, pour faire un peu de publicité pour mon blogue (500 abonnés ne me suffisent pas!). J’avais écrit sur le feuillet: « Si vous êtes intéressé·e par ma théologie, vous pouvez visiter et suivre mon blogue » et Jean-Luc m’a posé une question inattendue, intrigante, mais fort intéressante. Il m’a dit, en substance: « Tu écris ‘ma théologie’, mais je croyais qu’il y avait des grands courants théologiques et que la théologie était par exemple réformée ou catholique… » Je lui ai répondu en le prévenant que ma réponse pourrait bien faire l’objet d’un article de mon blogue. J’avais raison (pour le blogue, pas forcément pour « ma théologie »!)
La théologie est toujours personnelle. Car elle est nourrie de ce que nous sommes, de nos expériences, de nos rencontres, de nos lectures, de notre culture, bref de notre vie. Ainsi, je suis prêt à parier que la théologie du pape François n’est pas exactement la théologie catholique, que la théologie de Najla Kassab, la pasteure libanaise qui vient d’être élue présidente de la Communion mondiale d’Églises réformées, n’est pas exactement la théologie des Églises réformées (l’utilisation d’un pluriel en dit déjà beaucoup de la diversité de ces théologies réformées) et que la théologie de Jean-Luc n’est pas exactement la théologie de l’Église unie du Canada. Et c’est heureux! C’est heureux pour François, pour Najla et pour Jean-Luc, qui sont libres de croire à leur manière. Mais c’est aussi heureux pour l’Église catholique, pour les Églises réformées et pour l’Église Unie du Canada, qui peuvent profiter de la richesse de cette diversité.
Ce qui n’empêche pas (ou ce qui n’évite pas) que chaque théologie puisse être, le plus souvent, rattachée à de grands courants de pensée. Ainsi « ma théologie » s’inscrit plutôt du côté « religieux », plutôt du côté « monothéiste », plutôt du côté « chrétien », plutôt du côté « protestant », plutôt du côté « réformé » et plutôt du côté « libéral ». Ce qui n’empêche pas (ou ce qui n’évite pas) qu’elle soit aussi un peu « athée », un peu « hénothéiste et polythéiste », un peu « juive et musulmane « , un peu « catholique, orthodoxe, anglicane et pentecôtiste », un peu « luthérienne et évangélique », un peu « conservatrice » et un peu « autre ». Ce qui n’empêche pas (ou ce qui n’évite pas) qu’elle soit aussi un peu celle de François, de Najla et de Jean-Luc. Et j’en suis heureux, heureux pour moi!
Enfin, « ma théologie » est ma théologie d’ici et maintenant. Ce qui n’empêchera pas (ou ce qui n’évitera pas) qu’elle change au gré de mes prochaines expériences, de mes prochaines rencontres, de mes prochaines lectures, bref de ce que seront ma culture et ma vie, de ce que je deviendrai. Et j’en suis heureux, heureux pour moi!
- P.S. Le sous-titre d’un livre du théologien laïc états-unien Brian McLaren donne une bonne mais longue explication de ce qu’une théologie personnelle peut être: « A Generous Orthodoxy: Why I am a missional, evangelical, post/protestant, liberal/conservative, mystical/poetic, biblical, charismatic/contemplative, … emergent, unfinished Christian. » Le livre aussi est intéressant.
je m’y retrouve assez.
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Merci de le partager avec moi.
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