Permettez qu’en cette veille de 15 août, jour où les catholiques fêtent l’Assomption de Marie et les orthodoxes sa Dormition – de manière différente, les deux traditions veulent signifier la même chose: Marie, au bénéfice d’un traitement de faveur, n’est pas morte –, permettez donc qu’un théologien protestant mais pas borné (mais oui, cela peut exister!) relise la prière mariale par excellence, l’Ave Maria, en barrant ce qu’il n’accepte pas!
Je vous salue, Marie pleine de grâce;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie
entretoutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.
Avec l’Ave Maria, j’ai des points d’accord:
- Moi aussi, je crois que Marie a été pleine de grâce, parce qu’elle a accepté que son utérus abrite celui qu’elle appellera Jésus.
- Moi aussi, je crois que le Seigneur a été avec elle et qu’il est encore avec elle.
- Moi aussi, je crois qu’elle est bénie.
- Moi aussi, je crois qu’elle est la Mère de Dieu, puisque je crois que le fils de Dieu est aussi Dieu.
- Moi aussi, je crois que Jésus est le fruit de ses entrailles, qu’il s’est développé dans son utérus et qu’il est né par son vagin.
Mais avec l’Ave Maria, j’ai aussi des désaccords:
- Je ne salue pas Marie: elle est morte et elle ne m’entend plus.
- Je ne crois pas qu’elle est bénie entre toutes les femmes, mais comme toutes les femmes.
- Je ne qualifie pas Marie de sainte: personne ne mérite ce titre.
- Je ne demande pas à Marie de prier pour nous maintenant: Dieu est suffisamment attentif pour savoir ce dont nous avons besoin.
- Je ne demande pas à Marie de prier pour nous à l’heure de notre mort: à cette heure-là nous ne pouvons plus rien changer à ce que nous avons été.
L’Ave Maria compte 45 mots et je suis d’accord avec 30 d’entre eux, soit 66%. Je mérite donc la moyenne en mariologie et en œcuménisme.
À propos de Marie, on peut lire sur mon blogue:
Sauf erreur de ma part, la dormition ne signifie pas plutôt la mort de Marie, juste suivie de son assomption ? Le point commun n’est donc pas l’absence de mort mais l’accueil au ciel instantané et privilégié de Marie sans passage par la corruption et le tombeau ?
J’aimeJ’aime
Cher Pierre, je vous remercie de cette précision qui me démontre que je connais moins la mariologie que ce que je pensais…
J’aimeJ’aime