J’ai entendu le pasteur Philippe Kabongo M’Baya, président du Mouvement du christianisme social, évoquer les « chrétiens délavés ». Il parlait, je crois, de celles et ceux dont la foi est mise à l’épreuve par l’époque que nous vivons.
Cette expression a réglé pour moi une vieille question de couleur.
Comme d’autres cultures, le christianisme associe la couleur noire au mal et la couleur blanche au bien. « Jésus lave plus blanc les âmes noires ». Ce qui arrange les chrétien·nes à la peau blanche (j’en suis un) mais discrédite les chrétien·nes à la peau noir (Philippe Kabongo M’Baya en est un).
La métaphore des « chrétien·nes délavé·es » recadre totalement la théologie des couleurs.
Le blanc, le noir, le rose, le brun, le jaune et toutes les autres couleurs ne sont ni bonnes ni mauvaises. Mais elles peuvent toutes être plus ou moins intenses, plus ou moins profondes.
Le blanc, le noir, le rose, le brun, le jaune et toutes les autres couleurs sont donc parfaitement égales, aussi bonnes les unes que les autres.
Mais le blanc, le noir, le rose, le brun, le jaune et toutes les autres couleurs courent le risque d’être délavées, de perdre de leur intensité, de leur profondeur.
Heureusement, Jésus vient raviver les couleurs ! Il leur rend leur éclat d’origine! Ce qui convient à tou·tes les chrétien·nes, peu importe la couleur de leur peau. Ce qui nous remplit d’espoir même dans l’époque que nous vivons.
P.S. Et ce qui explique peut-être que la Genèse ait fait de l’arc-en-ciel le signe de l’alliance entre Dieu et les êtres humains.