Fétichisme du pain et du vin

Dans un « Communiqué de l’Eglise protestante unie de France » publié le 14 mars à propos des activités ecclésiales en période d’épidémie de coronavirus, je lis ce passage qui me surprend:

« Pour la Cène, la recommandation donnée il y a deux semaines est bien sûr toujours valable : un jeûne de Cène en ce temps de Carême a tout son sens. Le pain et le vin peuvent être posés sur la table et un temps de prière avoir lieu, sans distribution. »

Le « jeûne de Cène » me paraît effectivement sensé. Mais je ne comprends pas ce besoin de poser sur la table du pain et du vin. À quoi bon, si on ne les consomme pas? N’est-ce pas du fétichisme?

Et d’autres questions me viennent: si l’on pose une image de pain et de vin, est-ce que la cène est valable? Et si l’on montre les mots « pain » et « vin », est-ce que la cène fonctionne encore? Faut-il mettre le vin dans un verre transparent pour qu’on puisse le voir? Mais si l’on ne peut pas goûter comment être certain.e qu’il s’agit bien de vin? Et que se passe-t-il si c’est une autre boisson?

Mais ces mesures et mes questions sont déjà obsolètes, puisque les cultes sont supprimés jusqu’à nouvel ordre.

Pour donner de l’autorité à mon opinion, j’ajoute une citation de Jean Calvin:

« Notre Seigneur, ayant commandé à ses disciples de manger le pain sanctifié en son corps, quand il vient à la coupe ne leur dit pas simplement : Buvez, mais il ajoute expressément que tous en boivent (Matth. 26: 27). Voudrions-nous une chose plus claire que celle-là ? Il dit que nous mangions le pain, sans user d’un mot universel ; mais il dit que nous buvions tous de la coupe. D’où vient cette différence, sinon qu’il a voulu aller au-devant de cette malice du Diable ? Et néanmoins l’orgueil du pape est tel qu’il ose dire : N’en buvez pas tous ! »

Jean Calvin, Petit traité de la Sainte Cène de notre Seigneur Jésus- Christ dans lequel sont montrés sa vraie institution, son profit et son utilité (1541), adaptation moderne d’Harald Châtelain, Jean Cadier et Pierre- Charles Marcel. Paris, Librairie protestante, 1959, p. 52-53


Sur la cène et le coronavirus, lire aussi sur mon blogue:

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