Je n’aime pas cette publicité de la Migros, une grande chaîne suisse de supermarchés!

Je ne l’aime pas car elle suggère que le temps passé à laver une salade serait du temps perdu; ouvrir un sachet plastique donnerait la possibilité de pratiquer une activité physique, quelque chose comme du yoga.
Il est vrai que parfois, la salade toute prête me simplifie la vie. Mais le plus souvent, je passe du temps à choisir une salade, à la laver, à l’assaisonner. Et j’aime y passer ce temps. Car c’est un temps riche, un temps plein, un temps gagné pour mon harmonie intérieure. Pour pas cher, sans me prendre la tête, je me reconnecte à la nature, aux autres et à moi-même. Et ça me fait du bien! Du bien à mon ventre, du bien à mon cerveau, du bien à mon cœur.
Je n’aime pas non plus le slogan « Cuisine pour toi ». Il dit bien l’égoïsme que promeut notre société de consommation. Quand je cuisine, je cuisine pour moi et pour les autres. Et c’est pour les autres que je cuisine le mieux, et c’est pour les autres que je prends le plus de plaisir à cuisiner. Y compris une simple et bonne salade.
Je ne sais pas s’il y a de la spiritualité dans la salade mais il peut sûrement y avoir de l’admiration à la voir et de l’attention – qui est une sorte de prière, disait Simone Weil – à la dépiauter bien, en sentant ce qu’on fait.
Alors non ! Ca n’est certainement pas du temps perdu.
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Merci.
J’ai cru un instant que Simone Weil faisait de la salade une prière. Mais j’ai relu votre commentaire et j’ai compris qu’elle évoquait l’attention!
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