Depuis le 18 septembre 2021, la Télévision suisse romande diffuse une série parodique en 20 épisodes — un « Kaamelott évangélique suisse » — intitulée La vie de JC :
«Autour de J.C. on retrouve les apôtres Pierre, Simon et Judas, ainsi que Marie, Marie-Madeleine, Ponce Pilate, Jean-le-Baptiste. Personnages caricaturaux et scènes courtes, chaque épisode aborde avec légèreté et humour les grandes histoires autour de la vie de JC.»
Le théologien du quotidien décrypte chaque lundi l’intérêt théologique de l’épisode diffusé le samedi précédent (voir la page « La vie de JC »).
« Medicine man » (18 septembre 2021)
«La foule veut des miracles, encore des miracles. J.C. désespère de leur parler d’autre chose et d’être vu autrement que comme un guérisseur… Même Simon, qui le tire d’un mauvais pas, aimerait bien qu’il fasse quelque chose pour la tronche de sa femme.»
Ma vision
JC n’en peut plus. Il veut «annoncer la parole divine», les gens lui demandent de «soigner leurs petits bobos»; même son disciple Simon veut le miracle que lui permettent ses relations:
Simon : « Je me suis dit, puisque tu le connais un peu… Dieu… ton oncle, c’est ça? »
JC: « Non, c’est mon père »
Simon Pierre : « Encore mieux. »
Le miracle augmente l’attente; une femme le prie de faire quelque chose pour le sexe de son homme; réponse cinglante de JC: «Moi je suis là pour annoncer un Dieu de pardon, un Dieu d’amour. Je ne suis pas là pour allonger des bittes»; conclusion tout aussi catégorique de la femme: «Il s’en fout du petit peuple.»
L’intérêt théologique?
- Un plus
L’épisode reprend un thème classique dans les évangiles, celui du malentendu: certes Jésus possède des superpouvoirs, mais ce n’est pas là l’essentiel; comme ses paroles ou son comportement, ses miracles sont les indices de ce que le monde pourrait devenir si les gens mettaient leur confiance en Dieu. Les récits évangéliques des miracles de Jésus se terminent presque toujours par une consigne de silence; il ne faut pas en parler de peur de créer un malentendu, car si Jésus est un superhéros, il meurt à la fin!
- Un moins
Contrairement au JC de la RTS, le JC des quatre évangiles consacre toute son existence au «petit peuple» dont il reconnaît et souligne la valeur absolue et qu’il traite et demande de traiter en conséquence.
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