Ne pas lire mon blogue; des raisons proposées par des personnes rempli·es de l’amour de Dieu

Mon billet «Vers un “Notre Père-Mère” plus inclusif : 2 propositions» et ma tribune dans La Croix «Pour un Notre Père plus inclusif» m’ont valu une avalanche de commentaires souvent très désobligeants (on peut les lire à la suite du billet). Ils m’ont aussi valu quelques billets de blogues du même acabits. J’en ai repéré trois particulièrement intéressants.

  • Le site ripostecatholique.fr (le nom donne une indication sur ses convictions) pratique l’ironie en évoquant une transformation de l’Ave Maria «Priez pour nous pauvres pécheresses». J’en profite pour répondre à la question: « Le plus vite possible. »
  • Sur l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires (il les repère pour les dénoncer), Guillaume Pronesti consacre un long article en cinq points et une caricature — «Théologien “inclusif”, ou le Cuistre en croix» — pour dénoncer en bloc et de manière détaillée tout mon blogue, toute ma théologie, tout mon protestantisme, tout mon enseignement et toute ma vie spirituelle. Si vous n’aimez pas mon blogue, vous y trouverez des arguments confirmant que vous avez raison. Et si vous aimez mon blogue, je vous recommande de le lire attentivement pour développer votre esprit critique.
  • Sur Causeur.fr, Étienne Moreau me classe parmi les « Certains théologiens [qui] ont décidé de rompre avec la tradition chrétienne et de s’attaquer au “patriarche” suprême en réécrivant la prière fondamentale des fidèles, “Notre Père”. » Je n’ai pas pu lire l’article qui est réservé aux abonnés, mais j’ai apprécié le titre: « Pauvre prêcheur« . [ajout le 2 novembre]

La plupart des commentaires viennent de personnes qui s’affirment chrétiennes et qui les font au nom de la foi chrétienne. J’espère au moins que dire du mal leur fait du bien.

7 commentaires

  1. Bonjour M. Bauer. Je suis l’auteur de l’article de l’Observatoire

    Je vous remercie de citer mon article – et d’avoir le courage et l’honnêteté de le faire : ce n’est pas fréquent.

    Désolé, mais je n’écris pas « du mal » sur vous. Vous semblez confondre « la dureté » et « le mal », comme « faire du bien » et « faire le Bien ». Je n’ai rien de personnel contre vous, je n’ai rien « pour » non plus : je ne vous tout connais simplement pas.

    Vous écrivez quelque chose : j’y réagis. Vous êtes pasteur, théologien, universitaire : vous tenez un discours public, que l’on peut donc critiquer. Oui, ce n’est pas toujours agréable ! Mais preuves à l’appui, ce n’est pas « dire du mal » : c’est du journalisme.

    Évidemment, votre « spiritualité » vous regarde : simplement, quand vous expulsez le Créateur de la Bible comme un voleur, je me permet de penser que vos sentiments envers-lui sont assez… tièdes. C’est de la simple raison.

    Et quand vous purgez la Bible sitôt qu’un verset « fait croire » une chose mauvaise, sans prendre en compte le sens voulu par l’auteur du texte – c’est que ce sens spirituel n’a pas grand intérêt pour vous : raison encore.

    Votre opportun « témoignage intérieur du Saint-Esprit », qui apparaît comme par miracle à chaque fois que vous voulez réécrire le protestantisme façon woke, l’ai-je inventé? Et les arguments théologiques (capillotractés) qui se trouvent tous fort à propos soutenir l’ »écriture inclusive » de Viennot et Gygax, je les imaginés ?

    Je n’invente pas non plus votre « mauvais Dieu » et votre conception d’une religion où tout est relatif, mais soumise à l’opinion de l’Avenir : vous l’écrivez, assumez-le.

    Personne ne vous en voudra – la Suisse est un pays libre : mais pas si vous persistez à appeler cela « protestantisme » ou même « christianisme » alors que vous en répudiez tous les principes (sola scriptura, Dieu Créateur).

    Ce n’est pas une question de religion : c’est une tromperie sur la marchandise, un peu comme de la viande de cheval vendue pour du bœuf. L’étiqueter « libéral » n’y change rien. Ne vous réclamez pas de la Réforme : après y avoir cloué ses thèses, Luther a eu l’honnêteté, lui, d’en claquer la porte de l’Eglise et de ne plus en toucher les bénéfices.

    Parler de « dire du mal » a l’avantage de tout ramener à une question d’opinion… et de vous soustraire à votre responsabilité par rapport aux incohérences de votre discours. Si vous l’assumez, défendez-le – par droit de réponse dans l’Observatoire ou ailleurs.

    Bonne journée
    GP

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    1. Bonjour Guillaume,
      J’ai bien noté votre opinion. J’ai bien noté que vous êtes dur sans me vouloir du mal. J’ai bien noté que vous faites du journalisme. Et j’en suis très heureux.
      Avec mes salutations,
      Olivier
      P.S. Pascal Gygax enseigne à l’Université de Fribourg, pas de Lausanne.

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  2. Je vais donc continuer de « dire du mal » (comme vous dites) sans que d’ailleurs cela me fasse du bien. Je remarque que bon nombre de commentaires (comme les miens) sont argumentés. Vous vous contentez le plus souvent de répondre par des pirouettes. Je m’étonne surtout, comme d’autres, que vous interprétiez les Ecritures d’une manière tout autant fondamentaliste que les courants chrétiens le plus sectaires. Vous lisez les Ecritures d’une manière littérale, ce qui les conduit, eux à enfermer leurs fidèles dans des croyances mortifères et vous, à rejeter tout ce qui ne vous convient pas au nom d’autres croyances dont ce qu’on appelle couramment le « wokisme » est effectivement un mot qui les caractérise assez bien. Les Ecritures, comme d’ailleurs les Juifs, Jésus et les premiers chrétiens l’ont fait, doivent être constamment interprétées, ce qui conduit non pas à en éliminer des parties mais à ajouter des commentaires ou des récits supplémentaires pour en éclairer ou actualiser le sens ; d’où des répétitions, voire des contradictions constatées ; c ‘est le procédé bien connu du midrash. Je vous vois rarement citer la bible si ce n’est pour proposer de modifier ou supprimer des passages. Vous êtes professeur de théologie à l’université de Lausanne, payé par l’Etat. Est-ce le rôle d’un professeur d’enseigner ses opinions plutôt que des connaissances : en ce qui vous concerne, les divers courants théologiques qui s’appuient sur l’interprétation de la Bible (pas des morceaux choisis par vos soins). « On peut aussi tenter de brouiller les pistes  » comme vous le suggérez à Pierre à propos de la définition de Dieu, c’est bien là aussi une bonne définition du « wokisme », est-ce là le travail d’un professeur qui doit au contraire expliquer, éclaircir, argumenter ? Enfin, on peut être fidèle à Jésus-Christ et à son Dieu (cf réponse à Pierre), ne pas être machiste ni misogyne, sans partager vos vues sur certaines théories du genre ou l’écriture inclusive qui est un véritable massacre de la langue française. Du moins espérons que vous ayez l’honnêteté, la charité de le reconnaître.

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    1. Bonjour Philippe,
      J’ai lu votre commentaire avec attention et j’y réponds avec soin.
      Je ne dois pas de réponses argumentées à tous les reproches qui me sont faits et qui tendent à se répéter. Vous pouvez lire mes textes et mes articles scientifiques, par exemple « Médiations théologiques de quelque chose ou de quelqu’un comme « Dieu » » disponible en libre accès: https://serval.unil.ch/fr/notice/serval:BIB_EDB08A84C417
      Si « rejeter tout ce qui ne [nous] convient pas » relève du wokisme (mais je ne suis pas certain de bien comprendre votre phrase qui est un peu compliquée), alors il y a beaucoup de wokisme dans les commentaires qui rejettent mon article, mon article et parfois ma personne. Mais que celles et ceux qui le sont se rassurent, être éveillé n’est pas une insulte. Pour mémoire, je rappelle qu’on utilise le terme de Réveil pour désigner une période de renouveau dans le protestantisme.
      Je ne crois pas lire la Bible de façon littérale, mais je la prends au sérieux. Plutôt que de lui faire dire ce qui m’arrange, je préfère exprimer mon désaccord… quand je suis en désaccord. Comme cela arrive rarement, je passe beaucoup de temps à la penser et à partager mon interprétation.
      Opinions ou connaissances? En faisant l’histoire de la théologie, on s’aperçoit que les opinions de la veille sont parfois devenues les connaissances du lendemain: Paul et son christianisme pour les païens, Augustin d’Hippone et son péché originel, Martin Luther et son salut par la foi seule, Rudolf Bultmann et sa critique historique de la Bible, Martin Luther King Jr pour l’égalité raciale, Jean XXIII pour la réforme de la liturgie, etc. Rassurez-vous, je ne pense pas leur arriver au gros orteil.
      En faisant comme si « brouiller les pistes »concernait tout mon enseignement, vous me faites un faux procès. Car cela ne concernait que l’impossibilité de dire qui est Dieu.
      Quant à votre dernière phrase, je vous rappelle que moi, je n’ai exclu personne. Je prends grand soin à énoncer mon opinion sans juger ni condamner celles et ceux qui professent d’autres opinions (je n’y arrive pas toujours). Ce qui n’est pas le cas des tous les commentaires que je reçois. Je vous pose la question en reprenant vos termes: « Peut-on être fidèle à Jésus-Christ et à son Dieu, être fondamentaliste et woke, partager les théories du genre, utiliser l’écriture inclusive qui est une véritable libération pour certaines femmes et certains hommes? »
      Avec mes meilleures salutations,
      Olivier
      P.S. Il s’agit là de ma dernière réponse aux commentaires sur ce sujet.

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  3. Une partie des cathares pensaient qu’il y avait le « Bon Dieu », celui qui était le Père du Christ des Evangiles (un Jésus non-incarné chez eux, n’ayant qu’une apparence humaine) et le « Dieu mauvais », le démiurge de la Création matérielle, celui que l’on voit à l’oeuvre dans la Torah. Même si, comme occitan et historien, j’ai une affection particulière pour ces braves Bonshommes, l’exégète biblique ne peut que récuser ce type de thèse : il n’y a qu’un Seul Dieu, celui de la Genèse, de la Torah et des Prophètes et bien Celui du Christ Jésus, il n’est ni « bon » ni « mauvais », il est Dieu, et – comme le dit le « Notre Père » de Matthieu et Luc -, c’est aussi de lui que vient la tentation, et donc il n’est pas étranger au Mal (relisez 1 Rois 22:19-23 ou Job 1 et 2). De fait, si le Dieu de la Loi et aussi le Dieu des Evangiles, nous n’avons pas à en rejeter l’Ethique, tant le Décalogue, qu’une partie des interdits anthropologiques du Lévitique… d’ailleurs Jésus lui-même a dit qu’il ne fallait rien retrancher à la Loi (Matyhieu 5:18) ! De même, l’Humain face à Dieu a d’abord le visage du couple homme-mâle/femme-femelle de Genèse 1 : la binarité étant le fondement d’une Création où il n’y a pas de « neutre »… donc de « iel », n’en déplaise aux idéologies mondaines du moment. Notre Sola Scriptura, induit qu’on ne doit pas chercher à réécrire, corriger les Ecritures, surtout quand elles nous gênent ou interpellent les modes de vie par trop décousus de nos contemporains… par contre, si la Prédication doit se faire exhortation, invitation à la conversion (changement de cap, de mode de vie…), la Pastorale elle se doit d’être au ras des réalités que portent ou qui portent l’autre, sans néanmoins tout acquiescer, tout bénir… Quant à laisser entrer dans nos espaces ecclésiaux le véganisme, le wokisme, l’écriture inclusive, les injonctions des écologistes nouveaux prophètes de malheur… je crois que c’est risqué et même un danger : celui de se conformer que trop au monde présent, un monde qui porte en lui plus de ténèbres que de lumières. Rappelons nous les paroles de Jean 15:19 : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. » N’ayons donc pas peur de déplaire aux idéologues à la mode de notre temps !

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  4. Je pense que M. Bauer est tout simplement agacé de trouver des contradicteurs. Dans son université, ses élèves, tenus par l’obtention des examens, se taisent, ou sont des fans.
    Mais ici, son discours est vraiment public. Pas de pouvoir de prof pour faire taire les contradicteurs.
    Répondre par des arguments est trop compliqué pour lui tant ses thèses de sociologue wokiste sont trop incohérentes. Alors, il s’en sort par des pirouettes et ne répond jamais sur le fond. Décevant de la part d’un universitaire.
    Ainsi, il n’a plus qu’à dire « ouin vous dites du mal de moi ».
    Non Monsieur, on vous critique, car vos écrits sont vraiment critiquables.

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