En mai, 2 publications en libre accès sur l’Église et la cuisine…

En ce joli mois de mai, j’ai le plaisir de publier deux articles, disponibles en libre accès.

Le premier est un court texte de théologie pratique, en ecclésiologie ou conception de l’Église:

  • Bauer Olivier (2023). « Mieux vaut être Église ensemble que faire Église à distance », Points chauds pour l’avenir de l’Église. Regards croisés en francophonie. Academic Press Fribourg, pages 171-181. En libre accès: https://serval.unil.ch/fr/notice/serval:BIB_CA35C7011251

En voici le résumé:

« En temps de pandémie ou en situation de diaspora, l’Église sait faire Église à distance pour se rapprocher des distancé·es. Ce qui est déjà bien. Mais être Église ensemble est encore mieux. Théoriquement, la conversion est aisée, puisqu’il suffit de mettre au centre Jésus-Christ plutôt que l’Église. C’est l’application pratique qui se révèle plus complexe. Mais pas de souci, Olivier Bauer formule quelques propositions pour y parvenir. »

Le second est un article de dictionnaire où je présente les relations entre la religion et la cuisine. Je voulais le titrer « La religion vue de la cuisine ou de la salle à manger », mais l’éditeur l’a raccourci.

Il commence ainsi:

« Même si la religion concerne le spirituel, elle s’intéresse beaucoup aux aspects matériels, corporels, charnels, parce que la relation avec la divinité se vit forcément dans des existences humaines concrètes. Les convictions ou les croyances s’incarnent dans des comportements et les personnes qui placent leur confiance dans une divinité les incorporent par des expériences et des pratiques. Et, parmi celles-ci, l’alimentation (Pitte, 2009).

Par souci de simplification, on utilise ici une définition simple et large de la religion que l’on traite souvent au singulier, malgré les différences entre les religions. On la considère comme une forme de spiritualité caractérisée par une relation avec une divinité qui peut être unique ou multiple, immanente ou transcendante, extérieure ou intérieure à soi et vécue dans un cadre traditionnel et institutionnel plus ou moins contraignant. On l’approche avec une méthode empirico-herméneutique qui part de l’expérience croyante sans douter de sa réalité et qui l’interprète avec les outils de la raison pour en mettre en évidence les sens qui lui sont donnés.

Se nourrir, produire de la nourriture, la distribuer, la cuisiner, la répartir, la consommer est une activité vitale pour l’être humain. Elle l’oblige à faire tous les jours des choix plus ou moins réfléchis. En réglementant l’alimentation, la religion oblige donc ses fidèles à se situer par rapport à des règles, à décider chaque jour de mettre ou de ne pas mettre en acte leurs convictions (Assouly, 2002). Vue depuis la cuisine ou depuis la salle à manger, la religion compose un public spécifique et les religions des publics qui diffèrent par leurs niveaux d’engagement : se nourrir en respectant scrupuleusement des prescriptions religieuses, s’en affranchir totalement, prendre des libertés. C’est en mangeant que l’on vit sa religion ou sa « non-religion » et c’est aussi en mangeant que l’on peut en témoigner. »

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