chanson

Culte Georges Brassens

Pour marquer le 100e anniversaire de la naissance de Georges Brassens, je mets en ligne l’ensemble du «culte Georges Brassens» que j’ai déjà célébré deux fois dans des Églises méthodistes et réformées en Suisse romande, en équipe, avec des musicien·nes et des théologien·nes.

L’idée de ce «culte Georges Brassens» est née d’une rencontre avec Gaël Liardon, chansonnier, musicien d’Église, doctorant en musicologie, et d’une découverte, celle de notre goût commun pour les chansons de Georges Brassens. Je dédie d’ailleurs ce culte à Gaël, maintenant qu’il est décédé.

Je ne crois pas en Georges Brassens. Mais Georges Brassens est pour moi une sorte de prophète. Je trouve dans les chansons de Georges Brassens, dans ses paroles et dans ses musiques, dans sa vie aussi, un témoignage rendu à l’Évangile. Peut-être pas le plus orthodoxe de tous les témoignages rendus à l’Évangile, mais un témoignage vrai, un témoignage parfois dérangeant, mais un témoignage souvent stimulant.

En préparant ce culte, j’ai écrit qu’il y a plus d’Évangile dans les chansons de Georges Brassens que dans certains textes de la Bible. Et même si c’est un peu exagéré, je pense que c’est un peu vrai. Et j’espère que vous en ferez l’expérience. Mais pour être honnête, je dois dire aussi que certains textes de Georges Brassens offrent moins, peu ou pas d’Évangile. Comme moi, il est un être humain avec ses qualités et ses défauts, ses forces et ses faiblesses. Comme moi, il est seulement un être humain et c’est ce qui fait tout son charme, tout notre charme.

Vous trouverez dans le document ci-dessous un déroulement complet d’un «culte Georges Brassens» construit selon un plan de l’Église réformée de France (voir la page que l’Église protestante unie de France consacre aux liturgies) en trois temps:

  • Nous adorons Dieu ensemble: Jeanne, Chanson pour l’Auvergnat, Le temps ne fait rien à l’affaire
  • Dieu nous adresse sa parole vivifiante: Celui qui a mal tourné, La mauvaise réputation
  • Nous répondons à Dieu par des actes communautaires: La prière, Les copains d’abord

J’ai créé des textes liturgiques en lien avec des chanson du Grand Georges. Vous pouvez le célébrer librement tel que je l’ai conçu, mais je vous conseille plutôt de l’adapter aux circonstances, à votre communauté et surtout aux envies et aux capacités des musicien·nes.

Télécharger à l’adresse: https://olivierbauer.files.wordpress.com/2021/10/bauer_cultebrassens_2018.pdf

Et je serais heureux que vous ajoutiez un commentaire sur cette page pour partager ce que vous allez faire ou ce que vous aurez fait.

Bon culte!

Dernier repas: manger ou être mangé·e?

« Qu’aimeriez-vous manger pour votre dernier repas? » Question incongrue parce qu’elle nous met face à notre mort. Mais question nécessaire parce qu’elle nous confronte à nos limites. Dans une démarche existentielle qui emprunte à la chanson francophone, le théologien Olivier Bauer n’y répond qu’à peu près.

Dans le cadre des Foodculture days, prévus à Vevey en novembre 2020, mais qui se sont tenus virtuellement, le Service Culture et Médiation Scientifique de l’Université de Lausanne m’a invité à présenter mes réflexions sur les derniers repas. J’ai créé un balado, diffusé sur radio 40 le 28 novembre 2020 et que je mets à votre disposition.

Références:

  • Bauer, O. (2015). Liminaire : Le dernier repas. Théologiques, 23 (1), 7-13.
  • Blixen, K. (2008). Le festin de Babette et autres comtes (A. Gnaedig & M. Metzger, Trad.); Gallimard.
  • Brel, J. (1964). Le dernier repas : Vol. Infiniment [enregistré par J. Brel]. Universal Music Division Barclay.
  • Dürrenmatt, F. (2005). La panne : Une histoire encore possible (A. Guerne, Trad.). Librairie générale française.
  • Ferland, J.-P., & Robinoux, M. (2004). Le chat du Café des artistes : Vol. Le Petit Roi [enregistré par L. De La Rochelière]. GSI Musique/DEP.
  • Ferreri, M., Azcona, R., Blanche, F., Rassam, J.-P., & Sarde, P. (2006). La grande bouffe [Enregistrement vidéo]. Roissy Films: INA.
  • Les sons proviennent de la banque de son https://lasonotheque.org.
  • Le titre a été enregistré par Patricia Bauer.

Anne Sylvestre, la théologie et la viande

Timidement, j’ajoute un mot à ce qui est écrit ou dit à propos d’Anne Sylvestre, auteure-compositeure-interprète française, décédée le 1er décembre. Si je m’autorise à le faire, c’est que j’utilise l’une de ses Fabuletttes dans mon cours universitaire « Alimentation et spiritualité« . Je commence mon cours sur le véganisme en partageant la chanson Mais il le faut (Les Fabulettes Volume 10 – Fabulettes à manger (1998). Paroles et musique: Anne Sylvestre. Orchestrations et direction musicale: François Rauber). Anne Sylvestre y traite d’une question très actuelle: doit-on manger de la viande? Sa réponse:

« Et moi je ne suis pas fière de manger des animaux

Mais il le faut. »

Ce matin, je vous propose de lire l’entier de la chanson (mieux vaut encore l’écouter sur une plate-forme de musique ou l’acheter sur le site d’Anne Sylvestre!) et de faire l’exercice que je propose à mes étudiant·es (oui, je sais, il n’est pas de niveau académique; c’est qu’il doit seulement permettre de mieux écouter la chanson). Aujourd’hui, vous pouvez aussi faire écouter la chanson et faire faire l’exercice à vos ou des enfants, petits-enfants, arrière-petits enfants, en famille, à l’école ou en paroisse. C’est un excellent moyen de commencer une conversation. Je ne vous fais pas l’affront d’indiquer les réponses.

La chanson

L’exercice:

Écoutez bien la chanson mentionnée. Quand vous pensez l’avoir compris, vous pouvez répondre aux trois questions du test.

Question 1: Selon la chanson d’Anne Sylvestre, qui mange qui?

Le lion mangeLa coccinelle
Le chat mangeLa fourmi
Le moineau mangeLa gazelle
Le tamanoir mangeLa souris
Les gros poissons mangentLes animaux
Et moi, je mangeLes petits poissons

Question 2: Pourquoi, selon la chanson d’Anne Sylvestre, faut-il manger des animaux? (Plusieurs réponses possibles)

  1. Parce que c’est la loi de la nature.
  2. Parce que la viande a bon goût.
  3. Pour satisfaire sa faim.
  4. Parce que l’on ne sait pas qu’il s’agit d’animaux morts.

Question 3: Selon « les Indiens », qui faut-il remercier de pouvoir manger?

  1. Dieu
  2. Le gibier
  3. Le Grand Esprit
  4. Sa maman

Sur le véganisme, on peut lire mon texte: Nicole Rognon s’adapte à la cuisine végane.

Popthéologie

Je ressens le besoin d’expliquer en deux points pourquoi j’inclus la chanson francophone dans ma théologie, à l’Université comme à l’Église

  1. Parce que j’écoute de la chanson francophone et qu’elle m’inspire.
  2. Parce que nous réentendrons les chansons francophones et qu’elles rappelleront peut-être la théologie qu’elles ont inspirée.

Pour un bon exemple de théologie à partir de chansons francophones – de leurs paroles et de leur musique – on peut lire l’article de Constance Luzzatti dans les Cahiers de l’ILTP: Luzzatti, C. (2019). De la théologie en chanson! Les Cahiers de l’ILTP, mis en ligne en septembre 2019: 24 pages.

Les 12 chansons identifiées #Solutions #Concours #PrixGagnés

Le 27 mai dernier, j’ai lancé un concours « Saurez-vous identifier les 12 chansons ? ». Il s’agissait de retrouver les douze chansons françaises qui ont inspiré les douze confessions de l’autre pasteur B sur sa manière de transmettre — ou de ne pas transmettre — « Dieu » à tous les sens.

J’ai maintenant récompensé les gagnant·es et je donne les solutions. Évidemment, il existe d’autres versions de chaque chanson, interprétée par d’autres artistes. Pour vous permettre de découvrir les chansons que vous ne connaitriez pas ou que vous connaitriez mal, j’ajoute un lien vers une version « youtube » de chaque chanson.

  1. « Paroles, paroles, paroles » (19 février)

Dalida & Alain Delon (1973). Paroles… Paroles. Paroles de Michaële, musique de Gianni Ferrio. IS Records/Orlando.

  1. « Elle est ailleurs » (4 mars)

Pierre Bachelet (1980). Elle est d’ailleurs. Paroles de Jean-Pierre Lang, musique de Pierre Bachelet. Polydor.

(suite…)

De la nécessité de produire de l’ignorance en matière de religion

Reprenant une chanson de Régine et Serge Gainsbourg, je chante à mes étudiant·es en théologie: «Ouvre la bouche, ferme les yeux, tu verras ça glissera mieux!» Car il faut produire de l’ignorance en matière de religion.

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on formait des croyant·es refusant d’avaler tout cru ce dont les religions veulent les gaver; si l’on formait des responsables religieux ouvrant les yeux sur ce que leurs institutions pensent et ne pensent pas, disent et ne disent pas, font et ne font pas!

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on enseignait que l’on doit penser ce que l’on croit; si l’on enseignait que la foi vient toujours avec le doute!

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on enseignait que toute vérité religieuse est subjective; si l’on enseignait que tout énoncé théologique est une hypothèse à mettre à l’épreuve de la vie et de la mort, de sa vie et de sa mort!

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on enseignait que croire n’est pas une maladie mentale; si l’on enseignait que croire, c’est simplement faire confiance et s’efforcer d’être fiable!

Imaginez ce qu’il adviendrait si chacun·e laissait l’autre libre de croire ou de ne pas croire; si chacun·e respectait l’autre dans ce qu’il croit ou ne croit pas!

Mais qui pourrait bien vouloir vivre dans un tel monde, advienne qu’il advienne?

Mieux vaut produire de l’ignorance en matière de religion.

«Ouvre la bouche, ferme les yeux, tu verras ça glissera mieux!».


À propos de la théologie, on peut aussi lire sur mon blogue:


Régine. (1968). Ouvre la bouche, ferme les yeux. Paroles et musique de Serge Gainsbourg. Pathé.