Depuis 2018, on sait que la prière du « Notre Père » est modifiable puisque les Églises chrétiennes ont remplacé la demande « ne nous soumets pas à la tentation » par « ne nous laisse pas entrer en tentation » (voir mon article Vers plusieurs « Notre Père » ?)
De mon côté, en privé et dans le culte — à voix basse pour ne pas perturber mes voisin·es —, j’exprime deux modifications qui visent à rendre la prière plus inclusive.
Je les indique en majuscule, en gras et en rouge, sur la version protestante (principale différence : les communautés protestantes récitent toute la prière, tandis que les communautés catholiques et orthodoxes laissent les trois dernières phrases à l’officiant·e) :
Notre Père-MÈRE qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous pardonnons aussi,
À CELLES ET ceux qui nous ont offensé·Es,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal.Car c’est à toi qu’appartiennent le règne,
La puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles,Amen !
J’ajoute deux remarques :
- S’adresser à Dieu comme Père-Mère me semble aller de soi. Et je ne fais que m’inscrire dans une assez longue histoire.
- On me dira peut-être que rappeler que des femmes aussi ont pu m’offenser n’est pas prioritaire, que je pourrai mentionner leurs limites après que j’aurai reconnu toutes leurs qualités. Je fais remarquer que reconnaître leur responsabilité me permet de leur pardonner.
Bien entendu, je doute que ces deux modifications soient un jour adoptées. Mais j’aurai fait ma proposition.
- Pour une version détaillée de ma réflexion, lire ma tribune dans La Croix: « Pour un Notre Père plus inclusif »
- Pour des critiques virulentes contre mes propositions, lire trois billets de blogue: « Priez pour nous pauvres pécheresses”, « Théologien « inclusif », ou le Cuistre en croix« , « Pauvre prêcheur » (pour abonné·es), « La religion woke« .
- Pour une chronique assez décapante sur ma proposition de révision lire l’hebdomadaire satirique suisse romand Vigousse:
