Avis théologique rédigé dans le cadre du cours THL 1075: Rites et sacrements – Faculté de théologie et de sciences des religions – Université de Montréal – Automne 2011

« En mai dernier, ce même journal publiait une lettre ouverte intitulée « Refus de baptême! ». Les signataires y relataient ce qu’ils considéraient comme un refus de leur demande par la paroisse. Notre professeur de théologie pratique à l’Université de Montréal, loin d’être indifférent à la cause des plaignants, nous sensibilisa à leur situation en nous demandant de trouver une solution au problème. Désireux d’obtenir la version des faits de la paroisse, afin d’envisager de possibles solutions au problème, nous avons échangé avec Monsieur Jean-Baptiste Hubert, président du Conseil pastoral paroissial. Ceci nous permit de constater une divergence dans l’expression des faits. Une question sur la foi a été à l’origine d’un malentendu qui a mis fin aux échanges entre les deux parties. Une famille se sent lésée, c’est pourquoi nous proposons à la paroisse de la contacter pour offrir une rencontre. Si la famille accepte, sa demande sera réévaluée. Et la paroisse devrait revenir sur la notion de foi. En effet, il est primordial de saisir l’opportunité offerte afin d’expliciter la prépondérance de la foi pour une communauté chrétienne et plus particulièrement pour de futurs baptisés. Bien que la foi ait sa teneur dans le baptême catholique, celle des parents n’apparaît pas essentielle pour permettre aux enfants de recevoir ce sacrement. Seule est demandée l’espérance que les baptisés auront une éducation catholique. Dans un document officiel de l’Église « Instruction sur le baptême des petits enfants », on apprend que les parents ont un rôle à jouer dans l’initiation religieuse de l’enfant. Il nous semble qu’il y a ici un sous-entendu de la foi des parents. Un passage de ce livre est consacré aux familles peu croyantes ou pratiquantes occasionnelles dans lequel il est spécifié que les parents doivent fournir la garantie que le baptisé sera élevé dans la foi catholique. Le choix des parrains et marraines et l’appui de la communauté sont aussi des garanties. Donc, la foi des parents n’est pas essentielle pour procéder au baptême. En somme, si les principaux intéressés sont en mesure d’offrir un espoir fondé que les futurs baptisés seront élevés dans la foi catholique, on ne peut pas leur refuser le baptême. Conformément à sa mission évangélique confiée par l’Église, la paroisse invitera la famille à suivre un cheminement de foi. À ce titre, la paroisse rencontrera les intéressés là où ils en sont rendus dans leur cheminement et les accompagnera sur leur chemin. C’est à elle d’adapter son enseignement tout comme le Christ et les premières communautés chrétiennes ont su le faire. » Gary Firmin, Françoise Lafortune, Michel Leduc, Valérie Lewis, Madeleine Michaud, Martin Paquette sous la direction du Professeur Olivier Bauer. Cours THL 1075: Rites et sacrements – Faculté de théologie et de sciences des religions – Université de Montréal – Automne 2011