bénédiction

Mon programme de novembre: alimentation et bénédiction

Ma théologie vous intéresse? Voici trois activités auxquelles je participe ou que j’organise en ce mois de novembre. Si vous êtes ou venez à Genève ou Lausanne, vous êtes les bienvenu·es.

Affiche des 30 ans de la Plateforme interreligieuse de Genève

« Religions et alimentation – se comprendre autour du repas »

Dimanche 6 novembre 2022, 10h45 à Genève pour les 30 ans de la Plateforme interreligieuse de Genève

Programme détaillé sur le site de la Plateforme interreligieuse de Genève.

Affiche du colloque universitiare Extravagantes bénédictions

« Extravagants bénédictions? Expériences et pratiques concrètes d’accompagnement nuptial de personnes LGBTQI+ en et hors Églises »

Jeudi 17 novembre 2022, de 13h15 à 18h00 à l’Université de Lausanne

Coorganisé par l’Institut lémanique de théologie pratique et la Société vaudoise de théologie.

Plus de renseignements sur le site de la Société vaudoise de théologie.

Affiche du colloque universitaire Qu'espère-t-on de la bénédiction?

« Qu’espère-t-on de la bénédiction ? Entre promesse et superstition ».

Vendredi 18 novembre 2022 de 9h15 à 17h00 à l’Université de Lausanne

Coorganisé par l’Institut lémanique de théologie pratique, l’Office protestant de formation et la revue Vie & Liturgie.

Plus de renseignements et inscriptions sur le site de l’Office protestant de formation.

Pourquoi se lève-t-on pour recevoir la bénédiction à la fin du culte? Et pourquoi se rassoit-on juste après?

Le pasteur vaudois Pierre Bader raconte ce qu’un vieux pasteur lui avait raconté

Si les participant·es au culte se lèvent pour recevoir les paroles et les gestes de bénédiction, c’est que ce sont les dernières paroles et les derniers gestes; une fois celles-ci dites et ceux-ci faits, tout est dit et tout fait; il est donc temps de partir… ce qui est plus facile quand on est déjà debout. « Ite, missa est! » comme le disent mes sœurs-frères catholiques, « allez, vous êtes envoyé·es » plutôt que « allez, la messe est finie! ».

Et pourtant, en Suisse romande au moins, les participant·es au culte se rassoient après la bénédiction finale pour écouter un dernier morceau d’orgue. On devrait partir, mais on reste encore; tout est fini, mais ça continue. Que faire de cet paradoxe?

J’y vois comme un rappel que la ou le pasteur·e, malgré toute ses connaissances théologiques, ses compétences rituelles et sa reconnaissance ecclésiale, n’a pas le dernier mot. Et j’y entends comme un avertissement que la parole intelligible et rationnelle ne suffit pas à transmettre l’Évangile. Et j’aime plutôt ce que je vois et ce que j’entends.


P.S. Si vous vous demandez comment tenir aussi compte de celles et ceux qui ne peuvent pas se lever, vous pouvez lire mon article: « Quel culte protestant pour des corps humains », disponible en libre-accès sur Serval, le dépôt institutionnel de l’Université de Lausanne.

Au culte protestant, mes ami·es!

Où peut-on rencontrer des gens connus et inconnus, passer deux heures dans un lieu historique, voir des bouquets, trembler pour une funambule, découvrir un texte vieux de 2000 ans, écouter un discours de motivation, du Bach et du Brel, de la flûte traversière et de l’orgue, chanter, manger du pain et boire du vin, faire un don pour aider les autres?

Où peut-on se sentir membre d’une communauté et se sentir béni?

Au culte protestant, mes ami·es!


Quel rite pour les couples après le mariage pour toutes et tous? Les exemples français et canadien

Pour compléter mon article d’hier (Quel rite pour les couples après le mariage pour toutes et tous ?), j’ai eu envie de vérifier quel rite pour les couples proposent deux Églises réformées dans des pays qui ont déjà adopté un mariage pour toutes et tous.

L’Église protestante unie de France propose aux couples de même sexe, non pas une « célébration du mariage au temple » mais une « bénédiction des couples mariés de même sexe » (voir la page).

L’Église unie du Canada propose le mariage (je rappelle qu’au Canada, les pasteur·es marient civilement au nom de l’État) à tous les couples, dont les « couples formés de personne de même sexe » (voir la page).

Dois-je ajouter que c’est la proposition de l’Église unie du Canada qui me semble la seule conforme à l’Évangile ? Et que c’est celle que doivent adopter les Églises réformées en Suisse – et en France ! – après l’adoption du mariage pour toutes et tous ?

Quel rite pour les couples après le mariage pour toutes et tous ?

Comme un bon joueur d’échec, je pense plusieurs coups en avance.

Admettons que le 26 septembre, le peuple suisse vote « oui » au mariage pour toutes et tous. Qu’adviendra-t-il des rites de bénédiction que quatre Églises réformées de Suisse romande (Berne, Fribourg, Vaud et Genève) ont mis en place pour les couples de même sexe à qui le mariage était jusque-là interdit ? Je vois deux possibilités :

  1. Soit ces Églises reviennent à leur ancienne pratique. Elles vont alors supprimer ces rites de bénédiction et recommencer à ne bénir que des couples mariés (homo- et hétérosexuels) dans ce que l’on appelle improprement des « mariages religieux » ou des « mariages à l’église ».
  2. Soit ces Églises conservent leur nouvelle pratique. Elles vont alors maintenir ces rites de bénédiction. Pour éviter toute discrimination, elles vont les ouvrir à tous les couples homo- et hétérosexuels.

J’évalue ainsi ces deux possibilités :

  1. La première possibilité me semble mauvaise. Car elle reviendrait à ne plus reconnaître et accueillir rituellement et liturgiquement une forme de conjugalité hors ou sans mariage, largement répandue et tout à fait respectable. Ce serait d’autant moins compréhensible que, pour les couples homosexuels, les Églises réformées l’ont reconnue et accueillie pendant plusieurs années.
  2. La seconde possibilité me semble la bonne. Car elle revient à reconnaître et accueillir tous les couples, sans s’intéresser à leur statut légal (mariés, pacsés, concubins, libres, etc.). Car un rite public de bénédiction de couple permet à chaque partenaire d’exprimer son amour, de reconnaître ses limites et de demander à Dieu qu’il l’aide. Car un rite de bénédiction permet au couple et à son entourage d’expérimenter la bienveillance de Dieu.

Admettons que les Églises réformées choisissent la seconde possibilité. Elles devront convaincre l’État helvétique que la bénédiction d’un couple n’est pas un mariage religieux et qu’elle ne contrevient pas à l’article 97, alinéa 3 du Code civil suisse : « Le mariage religieux ne peut précéder le mariage civil. » Mais elles pourront se prévaloir du fait que pendant plusieurs années, elles ont béni des couples non mariés, sans engendrer aucun malentendu ni encourager aucune confusion.

Des moments où je me sens béni

Dans le cadre du cours de théologie pratique Bénédiction (théologie) — Bénir (pratique) (découvrir le plan du cours) que je donne ce printemps avec ma collègue Élisabeth Parmentier et mon assistant Mathieu Tchyombo j’ai demandé aux étudiant·es de partager un moment où elles et ils se sont senti·es béni·es. Ce qui se passe dans un cours reste dans un cours, vous n’en saurez pas plus. Vous saurez seulement ce que j’ai moi-même partagé. Alors…

De manière un peu arrogante, je me sens béni chaque fois que je peux donner quelque chose : une réflexion, un coup de main, de l’argent, etc. Car si je peux partager, c’est que j’ai la chance d’avoir quelque chose à partager.

De manière plus humble, je me sens béni chaque fois que je peux recevoir quelque chose : une opinion, un conseil, de l’aide, de la tendresse, etc. Je me sens même doublement béni : une fois pour côtoyer des gens prêts à partager avec moi ce qu’ils ont ; une deuxième fois pour être capable d’accepter ce qu’ils me donnent.