La Cène: Époque contemporaine

Je cherche à identifier les aliments figurant sur les représentations de la Cène et à comprendre leurs valeurs symboliques (projet de longue haleine. Voici mes réflexions  sur quelques Cènes contemporaines.

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Monastère frotifié de Lérins

Dans le réfectoire des moines du monastère fortfié de Lerins sur l’île de Saint-Honorat (Var, France) figure cette Cène troublante. Troublante parce qu’elle donne vraiment impression de prolonger la table des moines leur donnant l’impression qu’ils prennent tous leur repas avec Jésus, que tous les repas sont aussi son dernier repas.

Pinta, La Cène. Réfectoire des moines, Monastère fortifié de Lérins, Saint-Honorat

Les Archives municipales de la ville de Cannes proposent une exposition virtuelle sur « La vie monastique » où l’on peut voir le réfectoire et sa fresque.

Le saint Ménage

Le peintre catalan Joan Costa (1952-) (visiter son site Internet) imagine ce qui s’est passé le jour qui a suivi la Cène.

Joan Costa, Sacra Neteja – III. Fundació Martinez Guerricabeitia, Universitat de València

Dans une salle qui est celle de La Cène: Léonard de Vinci, il ne reste plus que les traces et les restes du « Dernier Repas »: les tréteaux et la planche qui a servi de table, une nappe salle, de la vaisselle plus domestique que liturgique; au fond, des bancs empilés; par terre, des coquilles d’œufs et des épluchures; dans un plat sur la table, trois fruits dont une pomme, peut-être une mangue.

On sait que les disciples hommes sont partis précipitamment le jeudi soir, qu’ils sont occupés ailleurs le vendredi – Jésus a une bonne excuse -, et ce sont les disciples femmes qui doivent ranger et nettoyer.

Je souligne deux attitudes symboliques:

  • Les deux femmes à genoux qui récurent le sol rappellent la posture de Jésus qui lave les pieds de ses disciples.
  • La femme appuyée sur la table, la tête reposant sur la paume de sa main rappelle celle du disciple bien-aimé, appuyé contre la poitrine de Jésus. Mais nous sommes le lendemain et Jésus n’est plus là.

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Jesus Supper Zombie

Malgré toutes nos recherches, il ne nous pas été possible de retrouver l’auteur de ce dessin portant largement présent sur Internet. Même son titre n’est pas attesté. Il semble que l’image soit tombée dans le domaine public, puisqu’elle par exemple est utilisée pour décorer des T-shirts. Notons encore qu’il existe plusieurs déclinaisons du motif des zombies dévorant Jésus.

Jesus Super Zombie

Jesus Super Zombie

Parmi les douze zombies figurant sur ce dessin, les quatre zombies du centre de la table portent un être humain qui ressemble à Jésus représenté à la manière traditionnelle : un jeune adulte maigre avec une barbe, une moustache et des cheveux mi-longs, portant des vêtements rouge et bleu. Bien qu’il ait le ventre ouvert, bien que les zombies soient en train de le dévorer, il semble vivre encore. Un premier zombie mord son avant-bras, un deuxième attaque son épaule, un troisième lorgne sur son genou et le quatrième avale son pied. Les deux zombies à gauche de la table tiennent les intestins qui sortent du ventre du personnage. Sur la table figure une nappe imbibée d’un liquide rouge, (l’image pousse à l’identifier comme le sang de l’homme dévoré vif), neuf exemplaires de ce qui ressemble à des miches de pain (mais leur couleur gris-vert-doré n’est pas celle du pain), cinq assiettes (dont l’une contient un pain, et quatre des restes de repas), huit coupes en terre ou en bois (l’une gît brisée par terre sous la table et trois sont renversées laissant couler sur la nappe toujours le même liquide rouge).

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Eleonora Aguiari – Last Supper

Eleonora Aguiari est « une artiste italienne qui a vécu à Londres pendant 15 ans. » Slash.fr. Du 26 février au 26 mars 2011, elle a présenté à la Galerie Alberta Pane à Paris une exposition personnelle intitulée « The Last Supper ».

« Referencing Leonardo da Vinci´s Ultima Cena, which has inspired her work for many years, the artist explores the questions of spirituality and transcendence. In this exhibition, the reference is not iconographical, but emotional. » Galerie Alberta Pane

Eleonora Aguiari (2011). Last Supper

Eleonora Aguiari (2011). Last Supper

Visiblement, l’inventaire des nourritures figurant sur cette photographie sera vite fait. Il n’y a rien à manger! Il n’y a pas non plus de table, ni d’assiette, ni de verre. Il y a de la vaisselle en métal argenté: 12 couverts (des fourchettes et des cuillères à soupe côte à côte) et un bol au bout de la « table » (j’imagine que c’est celui de Jésus). Je note qu’un jeu de couverts est plus petit, que ce sont presque des couverts d’enfant. J’imagine que c’est celui de Judas, un Judas infantilisé ou un Judas qui, selon l’expression française (« Quand on dîne avec le diable, il faut manger avec une longue cuillère »), non seulement mangerait avec le diable, mais mangerait vraiment avec lui, tout près de lui, avec « une très courte cuillère » .

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Michael Godard – Last Martini

Michael Godard, qui s’autoproclame « The #1 Selling Artist in the World! » sur son site Internet, est un artiste californien. Après avoir travaillé comme ingénieur, illustrateur et caricaturiste, après avoir été un « entrepreneur à succès », « he fought his way into an art career, inventing his own one-of-a-kind style ». Son style consiste essentiellement à peindre des tableaux où les personnages sont remplacés par des olives fourrées.

« Olives entered the picture when Godard was struggling through his daughter Paige’s illness, spending long hours in the hospital when she was in a coma. Desperate for some cheerful element to keep him afloat emotionally, he started a new series of paintings–bringing olives to life in humorous scenarios, rendering them in bright colors against a dramatic black background. » Michael Godard

Michael Godard, Last Martini

Michael Godard (sans date). Last Martini

La particularité de cette dernière cène, c’est évidemment de remplacer les personnages par des aliments. Autour de la table, il y a donc toute une collection de garnitures pour cocktail (selon le site web de Village Gallery : « all the garnishes are ready for the last Martini Party before they are used as garnishes for our drinks »): une poire, deux tranches de pastèque, un bretzel, un morceau d’ananas, deux zestes d’agrume, une tranche de lime, deux oignons sur une brochette, une cerise confite, une tranche de kiwi et trois personnages plus importants, une fraise – « Mary Magdalene the sexy strawberry to spice up the party » –, un trognon de pomme – « the rotten apple of course is Judas » et une olive fourrée – « the almighty Olive » (Village Gallery) – qui occupe la place de la figure christique. Sur la table elle-même, dans deux bols et quatre assiettes en métal chromé, figurent des olives, des oignons et des cacahuètes. On peut aussi voir deux shakers et neuf coupes à martini.

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Franck Herholdt – Last Supper

Selon le site de la London Photographic Association:

« Frank Herholdt has been a respected name in the London advertising and editorial business for the past 30 years. More recently, he has been doing tutorials and workshops with photography students and has joined a consortium of photographers who market their own picture library of images. » Frank Herholdt – gold winner Fashion. Profiles & Portfolios: members interviews.

Franck Herholdt (1993). Personal Project - Last Supper.

Franck Herholdt (1993). Personal Project – Last Supper.

Sur cette photographie de l’artiste anglais Frank Herholdt, nous avons identifié dix pains, longs ou ronds, posés sur la nappe; des fruits et des légumes entiers ou coupés, posés sur la nappe, dans les six assiettes et dans le grand plat légèrement à gauche du centre de la table. Les fruits pourraient être, avec plus ou moins de certitudes, des pommes, des melons, des organes, des limes, des mangues et des avocats, peut-être des fruits de la passion; et parmi les légumes, nous avons cru distinguer des aubergines, des poivrons et des olives noires (qui pourraient aussi bien être des grains de raisins). Il se pourrait que figure aussi une part de pizza. Trois des femmes tiennent dans leur main un aliment qu’elles s’apprêtent à manger, une pomme et deux morceaux de pain (?). Trois autres femmes tiennent à la main une coupe en verre coloré. Un chien, assis au pied droit de la table, dispose d’un gros os.

Ajoutons qu’en 1996, Franck Herholdt a réutilisé le concept d’une réinterprétation de La Cène de Léonard de Vinci dans une publicité pour Tela Table Paperwear.

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Elisabeth Ohlson-Wallin – The Last Supper

Elisabeth Ohlson Wallin est une artiste suédoise née en 1961. The Last Supper fait partie d’une série de douze photographies intitulée Ecce Homo où des personnages lesbiens, gais, bi ou transsexuels rejouent des scènes classiques de la vie de Jésus, dont une Annonciation, un Baptême du Christ et une Pietà et cette Dernière Cène. Les œuvres sont visibles sur le site de l’artiste: Ohlson Wallin, E. (2011). Ecce homo.

Élisabeth Ohlson-Wallin (1998). Th eLast Supper

Élisabeth Ohlson-Wallin (1998), The Last Supper.

Sur la table de la photographie de l’artiste suédoise, composée de trois tables aux nappes dépareillées, figurent un paquet de chips renversé, un saladier transparent rempli de chips et encore des chips directement sur la table, trois bouteilles de vin mousseux et une bouteille d’alcool portant la marque « Bols ». Sur la table figurent encore seize flûtes à champagne, vides ou plus ou moins pleines, certaines renversées, deux coupes en métal dont l’une est renversée, trois bouchons de champagne et des accessoires: un collier de perles, des fanfreluches en plume, un paquet de cigarette, un briquet, un bâton de rouge à lèvres, etc.). Le personnage central tient dans sa main une houppette blanche, dans un geste qui rappelle la manière dont le prêtre élève l’hostie durant l’eucharistie.

P.S. Il faut parfois se méfier des commentaires trouvés sur Internet. Ainsi, sur un site de spiritualité gai, on peut lire à propos de l’œuvre d’Elisabeth Ohlson Wallin:

« She even did her own version of the Last Supper using drag queens as models (pictured below), but maintaining the traditional bread and wine. » Kittredge Cherry. (2007, 25 octobre). Queering the Last Supper.

Mais il n’y a pourtant pas de pain dans cette Dernière Cène…

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Generic Art Solution – The Last Supper

« Generic Art Solutions is the collaborative efforts of multimedia artists Matt Vis and Tony Campbell. Campbell and Vis were educated on either side of the pond; Campbell-London, Vis-New Orleans. This ‘Art Team’ was conceptualized in New York, and their artistic union was galvanized when both artists moved to New Orleans. » Generic Art Solution (G.A.S.) – Statement

Generic Art Solution propose sa propre réinterprétation de la Dernière Cène. Les deux artistes en font un repas typique de la Louisiane.

Genereic Art Solution

Generic Art Solution (2010), The Last Supper.

Au centre de la table trône un large plat d’écrevisse et sur la table recouverte de papier journal sont répartis une dizaine d’épis de maïs, une dizaine de pommes de terre et neuf cannettes de bière Pabst Blue Ribbon, une cannette coupée qui pourrait servir de cendrier, et une cannette qui semble être du Seven Up. Posés sur le sol, devant la table à droite se trouvent un réchaud, une marmite et une bombonne de gaz et sur la table l’intérieur amovible de la marmite qui a probablement servi à faire cuire le repas. Une glacière rouge est posée sur le sol légèrement devant la table, légèrement à gauche de son centre. Enfin sur la table près de l’intérieur de la marmite, on voit un sachet plastique et une  boîte en carton qui pourrait contenir des allumettes ou du sel.

Notons encore qu’en 1983, l’écrevisse (crawfish) est devenue officiellement le crustacé de l’état de Louisiane. Bouillie, elle est une spécialité de la gastronomie cajun. Pour préparer des écrevisses bouillies, il faut:

« 30 pounds live crawfish, 15 ounces cayenne pepper, plus 5 ounces additional Lagniappe, 2 ounces Tabasco sauce, 20 cloves garlic, cut cloves in half, do not peel or crush ng, 3 dozen lemons, sliced in half; 1 cup olive oil ; 20 bay leaves ; 4 ounces Louisiana hot sauce; 2 pounds salt; 10 bags of Zatarain’s crab boil, or 10 recipes seafood boil seasoning. » Taggart: New Orleans Boiled Crawfish

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The « Lost » Supper

En 2010, cette photographie mettant en scène les héros de la série télévisée Lost a servi à annoncer et à promouvoir la sixième et dernière saison de la série (Kung & Kurutz, 2010).

Lost Saison 6 (2010). ABC.

Sur une table construite à partir d’une aile d’avion, nous avons repéré huit plateaux, quelques assiettes et trois tasses en plastique, une vaisselle typique des compagnies aériennes, huit ou neuf bols formés à partir de noix de coco. Les aliments sont rares et portent tous la marque distinctive de la « Station du cygne » du projet Dharma (« Lostpedia: Projet DHARMA, » 2006). Il y a six canettes de bière, une bouteille de cola, une bouteille de vin rouge, trois boîtes de soupe et deux pots de beurre de cacahuètes. Les fleurs qui figurent sur la table sont probablement des hémérocalles, des fleurs comestibles. Sous la table, on distingue deux formes rondes avec des ombres ou des trous qui pourraient être soit des noix de coco, soit des crânes humains.

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Raoef Mamedov – The Last Supper

En 1998, Raoef Mamedov photographie sa Dernière Cène. Il met en scène une table dépouillée. On peut y voir quatre carafes en verre remplies à moitié d’un liquide rouge foncé et douze verres. Trois sont vides et les autres sont plus ou moins pleins du même liquide rouge foncé (un verre vide est renversé). On identifie encore des pains briochés, l’un entier et d’autres rompus (on compte sept morceaux). On note encore devant le personnage central la présence d’une assiette en métal mat (de l’étain ?) et d’une paire de lunettes.

Raoef Mamedov (1998). The Last Supper.

Raoef Mamedov est un artiste azerbaïdjanais né en 1956. Réalisateur de formation, « il travaille actuellement comme professeur à l’Académie du film et comme réalisateur pour la télévision publique à Moscou. » The Last Supper fait partie d’une exposition du même nom présentant « des adaptations photographiques de scènes du Nouveau Testament ». L’exposition a notamment été présentée en 1999 au Musée de la Bible à Amsterdam. Outre The Last Supper, Mamedov a travaillé sur plusieurs projets bibliques ou théologiques : Adam and Eve, the Story of Mankind, Jesus in the Golden Age et Between Earth and Heaven. Anonyme. (sans date). Raoef Mamedov Biography.

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Gérard Rancinan – The Big Supper

En 2008, le photographe français Gérard Rancinan propose une oeuvre intitulée The Big Supper.

The Big Supper appartient à « Métamorphoses », première partie de l’exposition « Trilogie des Modernes », présentée pour la première fois à la Triennale di Milano Musueum, entre mai et juin 2012. Rancinan Studio. (2012). Exhibition.

Gérard Rancinan (2008). The Big Supper.

La table du photographe français Gérard Rancinan croule sous des nourritures qui relèvent de la malbouffe. La nourriture déborde même sur le sol. On peut identifier des hot-dogs, des hamburgers, des frites, des pizzas, des barils de poulet frit « Kentucky Fried Chicken », une bouteille de sauce barbecue, des pains briochés, du pop-corn, des beignes glacés, des trous de beigne, une sucette géante, deux sundaes, de la glace, des pancakes dégoulinants de chocolat et de crème fouettée, des bonbons (jujubes, guimauves), etc. Côté boissons, on reconnaît différents sodas vert, orange, rose (de la limonade) et noir (du cola), des cappuccinos glacés et deux gobelets portant la marque « Burger King ». Devant le personnage central, le « burger flipper », le seul à être maigre, figure un verre de lait et une pomme verte déjà croquée.

On trouve sur le site Internet de Gérard Rancinan la description de son projet:

Que de chemin parcouru depuis le dernier souper de La Bible; loin de nous l’homme bâti dans sa terre nourricière. Dans son évolution, l’homme a contourné l’effort pour satisfaire son plaisir. Le créateur du fast food, svelte et élégant, invite à sa table les couches populaires dans une orgie de « bouffe » sucrée, colorée, acidulée. Quand un milliard d’hommes se battent aujourd’hui contre leur surpoids, un milliard d’autres meurent de faim, tandis qu’en haut de l’échelle sociale, la minceur s’achète au prix fort. Gaudriault, C., & Rancinan, G. (2011). La Trilogie des Modernes. 

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Le Bal en Blanc

En 2008, pour la publicité de son 14e Bal en Blanc, Playground avait choisi une réinterprétation de La Cène, intitulée « La dernière cène – Dieu est un DJ / The last supper – God is a DJ ».

Anonyme (2008). Publicité pour le 14e Bal en Blanc. Montreal: Playground.

La longue table blanche placée transversalement, la nappe blanche, la vue en légère contre-plongée, les treize personnages installés derrière la table et sur ses côtés, la lumière qui jaillit derrière la tête de la figure christique font penser à l’œuvre de Léonard de Vinci.

Mais les ressemblances s’arrêtent là et les différences s’accumulent. Le décor est dépouillé, minimaliste. Les murs de la salle et les trois fenêtres ont disparu. Les personnages sont des deux sexes; certain-e-s affichent leur homosexualité, tous, leurs origines ethniques et religieuses. Il y a, de gauche à droite, un Judas chrétien, un travesti athée (il ne porte pas de signe distinctif qui permettent de l’identifier, mais il est présenté comme tel dans la légende de l’image), un apôtre bouddhiste, une apôtre vaudou, une apôtre musulmane, un apôtre musulman, un Jésus chrétien, une Marie-Madeleine chrétienne, deux gais chrétiens, un apôtre hindou, un apôtre sikh, et un apôtre juif. Et les couleurs, ou plutôt la couleur de la table et de ce qui s’y trouve disposé diffère: presque tout est blanc, d’un blanc immaculé que le gris uniforme du fond d’où se détache le plus clair des rayons d’une lumière qui trouve sa source autour de la tête de la figure christique et que le teint des protagonistes ne fait que souligner.

Ce Dernier Repas ne comprend rien à manger, mais peut-être quelque chose à boire (les coupes sont en métal, il est donc impossible de savoir ce qu’elles contiennent). Mais, la référence à La Cène, la présence de vaisselles et le fait que les deux personnages aux bouts de table donnent l’impression de trinquer la lient manifestement au patrimoine alimentaire, à ses aliments, nous le verrons plus loin, mais aussi aux rites de sociabilité liés au repas. Sur la table trônent une double table tournante de DJ, une patène et sept calices (mais certains pourraient être des ciboires). Si les personnages témoignent de la diversité montréalaise (diversité ethnique, religieuse et sexuelle), la vaisselle correspond exactement et strictement aux vases sacrés de l’eucharistie catholique ou anglicane. Cependant, l’hostie a disparu, il ne reste qu’une patène vide. Rien n’indique qu’il y ait une hostie dans le ciboire, ni que les calices contiennent du vin. Ce qui ne nous semble pas dénier toute présence des éléments eucharistiques. Vin de messe et hostie sont bel et bien présents, mais symboliquement, en creux, dans les représentations, si ce n’est matériellement sur la table.

Extrait tiré de Bauer, O., Labonté, N., Filion, S., St-Martin, J., & Rajarison, G. (2013). Hostie et poutine : mises en (s)cène du patrimoine alimentaire québécois. Dans M.-N. Aubertin & G. Sicotte (dir.), Gastronomie québécoise et patrimoine (p. 217-236): Presses de l’Université du Québec: 226-227.

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