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Judah 1, une basket à fortes connotations bibliques

J’ai déjà consacré deux articles à deux baskets à forte valeur religieuse (Satan shoes, une chaussure qui se vend diablement bien et Jesus shoes, une chaussure déjà culte), en voici une troisième, très biblique celle-ci.

Jonathan Isaac est un basketteur états-unien qui joue pour les Orlando Magics dans la NBA. Mais je laisse la parole au site de sa marque Unitus. Il a lancé une marque de vêtements, appelée « unitus », un nom qui commence par « U » (=you=toi ou vous) et finit par « US » (=nous).

Mais je laisse la parole à son site Internet:

« Le 31 juillet 2020, Jonathan était le seul joueur ne pas s’agenouiller pour l’hymne national au milieu d’une manifestation à la grandeur de la ligue pour soutenir le mouvement black lives matter. Convaincu que les vies noires comptent, mais sachant que Christ est là seule réponse à la souffrance et à la division du monde, il a écrit le livre « Why I Stand ». Passionnément désireux de créer un mouvement qui rassemblent les gens, Jonathan a lancé UNITUS en août 2023. » (traduction personnelle)

Il vend aussi une basket, la Judah 1 que je décrypte dans une image.

Bonne et moins bonne communication évangélique

Peut-être parce que l’on s’approche de Noël, les publicités pour Dieu refleurisse sur les panneaux d’affichage. Elles sont proposées depuis 35 ans par « L’Agence C » qui se présente comme « une association et un cercle d’amis – des chrétiens de plusieurs confessions attachés à la Parole de Dieu ».

Le théologien pratique du quotidien en a sélectionné deux pour montrer ce qu’il juge juste et moins juste en matière de communication évangélique.

Inspiré de l a lettre de Jacques, chapitre 4, verset 11

Le théologien du quotidien approuve cette affiche. Se référant à « La Bible », elle propose un impératifs d’intérêt général. Quelles que soient ses références religieuses, éthiques, ou philosophiques, on peut comprendre qu’il vaut mieux ne pas dire du mal les uns – et les unes – des autres. La référence à « La Bible » pourrait provoquer un réflexe positif, du type: « Ah bon, je ne savais pas que la Bible pouvait contenir des conseil aussi pleins de bon sens. » Un détail, tout de même: ne faut-il vraiment jamais dire du mal des autres? Il pourrait parfois être utile de dire le mal des autres comme un avertissement ou comme un jugement.

Inspiré de la lettre aux Philippiens chapitre 4, verset 6

Le théologien du quotidien reste plus sceptique devant cette autre affiche. Probablement parce qu’elle ne parle qu’aux seul·es convaincu·es, seulement à celles et ceux qui croient qu’il y a « Dieu » et qu’il ou elle s’intéresse à leurs besoins. À ces deux conditions, les lui exposer prend un sens. Un détail quand-même: l’affiche ne fait pas de promesse. Elle ne dit pas ce que Dieu fait avec les besoins qui lui sont exposés. C’est honnête.


J’ai déjà écrit quelques billets sur les campagnes de l’Agence C. On peut lire ou relire: (Ne pas) faire de l’évangile une morale à deux balles et Juste quant à la mobilité, discutable quant à la théologie

Du pain bénit

Celles et ceux qui suivent ce blogue le savent, le théologien du quotidien aime les publicités qui intègre du religieux. Il aime aussi les croisements entre alimentation et spiritualité. Alors quand il trouve une publicité qui croise alimentation et religion, il est aux anges!

Vu à Prilly, le 10 mai 2023 © Olivier Bauer 2023

Rappel théologie: Bénir, c’est dire ou faire du bien. Un pain bénit est donc un pain sur lequel on a dit une bonne parole ou fait un bon geste.

Rappel grammaire: un objet est bénit, une chose est bénite; un homme est béni, une femme est bénie.

Rappel liturgie: en catholicisme, le pain bénit est un pain que les fidèles apportent à la messe, font bénir par un prêtre et rapportent à la maison; en orthodoxie, ce sont les restes du pain de l’eucharistie que l’on peut consommer après la divine liturgie.

Rappel popculture: au sens figuré, du pain bénit indique quelque chose de providentiel, de très, très favorable, de très très agréable.

Rappel religion populaire: il arrive qu’on trace une croix sur le pain, au couteau avant la cuisson ou avec le doigt avant de le couper pour remercier Dieu qui le donne.

Rappel amour universel: le pain suisse n’est pas le seul à être bénit. Tous les pains de tout le monde le sont toujours.

Égalité, diversité, inclusivité dans les lapin·es de Pâques

J’ai laissé passer la date de péremption, mais peu importe.

La chaîne suisse de supermarchés Migros proposait pour Pâques une belle diversité dans ses lapin·es de Pâques. Elle en faisait la promotion sur ses affiches.

Bravo la Migros! Un magasin comme je les aime.

Prier pour la guérison ou prier pour les malades ?

« Une lectrice régulière » de mon blogue m’a envoyé la photographie d’une affiche en me demandant de la décrypter. J’ai choisi à le faire avec quelques un·es des étudiant·es de mon cours d’introduction à la théologie pratique. Merci donc à Jade, Maeva, Nathan et Yannick.

Affiche annonçant un "culte avec prière pour la guérison"

Nos remarques générales

  1. En Suisse, le 5 mars 2023 est la « journée des malades ».
  2. « Culte », « temple », « paroisse », autant de termes qui disent le christianisme et le protestantisme.
  3. L’affiche dit où le culte se passera — Corsier et Corseaux sont deux villages proches de la vile de Vevey —, mais ne dit pas à quelle Église la paroisse appartient.
  4. « Invitez du monde » dit que l’affiche s’adresse aux habitué·es à qui l’on demande d’élargir le cercle, dans « le monde » que le Nouveau Testament oppose parfois aux disciples de Jésus.

Notre analyse

Le point le plus intéressant et potentiellement le plus problématique est cette expression : « culte avec prière pour la guérison ». Est-elle trop ambitieuse ? Est-elle irréaliste ? Est-elle trompeuse ?

Nous avons noté que…

  • La guérison est attachée à la prière, non pas au culte et quelle est donc laissée à Dieu à qui la prière sera probablement adressée.
  • La guérison n’est pas garantie ; c’est une prière pour la guérison, pas une prière de guérison.
  • Le type de guérison n’est pas précisé ; la guérison pourrait advenir dans les trois ordres de la santé : guérison physique, psychologique, spirituelle.
  • La manière dont la guérison pourrait arriver reste ouverte : par un miracle, une opération, un médicament, une bonne hygiène de vie, etc.

Nous avons encore discuté de l’image, de la croix coupée en deux.

En soi, la croix est un symbole de violence, de souffrance et de mort. Pour le christianisme, elle signale aussi que Dieu reste présent·e avec celles et ceux qui sont victimes de violence, qui souffrent et qui meurent. Mais que signifie une croix brisée ? Qu’il y a quelque chose à réparer ? Ce serait peut-être alors la relation entre les êtres humains et Dieu. À moins que la croix ne soit pas brisée, qu’elle soit soit une longue croix qui passe derrière l’affiche pour entourer les malades ?

Notre conclusion

Nous avons conclu que l’affiche est théologiquement légitime, même si elle peut induire des déceptions ou des frustrations. Que se passera-t-il si une personne invitée, une personne « du monde », vient en pensant sincèrement qu’elle-même ou un·e de ses proches va guérir, mais qu’elle reste malade ? Qui rendra-t-elle responsable de l’échec ? En voudra-t-elle à la paroisse, à la prière, à Dieu ou à la personne malade ? Parler de guérison fait toujours courir le risque d’ajouter à la maladie la culpabilité.

Notre approfondissement

Par acquit de conscience, nous avons visité le site Internet de la paroisse réformée de Corsier-Corseaux. Dans l’agenda des cultes, nous avons trouvé une autre présentation du culte :

Dimanche 5 mars
8h45, Chapelle des Monts-de-Corsier, culte
10h, Temple de Corsier, culte avec Cène et prière pour les malades

Nous avons jugé que « prière pour les malades » était une expression moins porteuse, mais plus honnête que « prière pour la guérison ». Car nous ne pouvons pas être certain·es que les malades seront guéri·es. Mais nous devons prier, demander, réclamer exiger que l’on prenne soin d’elles et d’eux.

Inventer des fêtes laïques plutôt que de célébrer des fêtes chrétiennes!

Pour la deuxième année consécutive, la chaîne de supermarchés suisses Aligros préfère inventer une fête qui n’existe pas plutôt que de célébrer Pâques.

En 2021
En 2022

Ce qui a d’autant moins de sens qu’Aligros espère notamment vendre deux aliments traditionnels de Pâques: des oeufs et de l’agneau. En mentionnant Pâques, Aligros aurait pu ajouter des lapins et des oeufs en chocolat. Tant pis pour son chiffre d’affaire!