Le protestantisme et ses cultes désertés (2008)

Bauer, O. (2008). Le protestantisme et ses cultes désertés. Lettres à Maurice qui rêve malgré tout d’y participer. Genève: Labor et Fides: 104 pages.

“Le traditionnel culte protestant du dimanche ne fait plus recette. Dans ses lettres imaginaires à Maurice qui rêve malgré tout d’y participer, Olivier Bauer passe en revue les origines, le fonctionnement et la finalité du culte protestant pour asseoir des propositions visant à relancer cette cérémonie originelle. Au lieu des 50 cultes annuels, réduire leur nombre à 12, mais inscrits dans une logique de célébration et de fête imposant une préparation et une attractivité conséquente. Ce professeur de théologie pratique à Montréal ne succombe pas pour autant à la mode de l’événement ou du spectacle oubliant la vocation fondamentale du culte qui est de proclamer la Parole de Dieu, indépendamment de l’audience rencontrée par le prédicateur. En se mensualisant avec une attention particulière au calendrier des fêtes chrétiennes, le culte laisserait aussi plus de liberté aux communautés pour créer d’autres rencontres, mieux adaptées à l’esprit et à la sociologie particuliers de chaque paroisse.”

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Recensions, critiques:

  • François Lavelle – L’Amitié du Foyer de l’Âme – a aimé:

« Deux paroissiens se rencontrent. Le premier dit au second: « On ne t’a pas vu au dernier culte! ». Le second lui répond: « Si j’avais su que c’était le dernier, je serais venus! ». (p l2)
Dernier titre paru dons « Protestantismes », collection dirigée par Gabriel de Montmollin el Bernard Reymond chez « Labor et Fides ». Le traditionnel culte protestant du dimanche matin ne fait plus recette depuis de nombreuses années. L’auteur, le pasteur Olivier Bauer s’en ouvre dans une série de lettres imaginaires à son ami Maurice qui rêve malgré tout de participer à un culte !
Temps de diagnostic où sont passés en revue les origines, le fonctionnement et la finalité du culte. Ensuite, temps de la thérapeutique… de choc! « Je plaide pour un moratoire cultuel : que nos église réformées cessent de célébrer des cultes pendant six ans, ou moins le temps de ressentir un éventuel manque et de rechercher tous ensemble d’autres formes de rassemblement communautaire. » Conscient de la sévérité du traitement et d’en assurer une compliance satisfaisante, le « Professeur » Bauer accorde de maintenir, pendant le moratoire, une douzaine de cultes annuels, sous condition qu’ils s’inscrivent dans une logique de célébration et de fête imposant une préparation et une attractivité conséquentes; un quorum de participants serait instauré en dessous duquel le culte ne serait pas célébré afin de responsabiliser chacun (lettre du 25 janvier p 89).
Porté par un style particulièrement vif et allègre, ce petit livre de 104 pages se lit vite et d’une traite; je l’ai refermé en me disant que certes l’auteur était très sympathiques, bourré de talent… mais que « tout cela n’était pas très sérieux et réaliste ». Quelques jours plus tard, j’ai eu envie de reprendre le livre pour une lecture cette fois « studieuse » et j’ai constaté qu’il ouvrait des pistes de réflexion et d’action vraiment nouvelles et argumentées, qu’il dépassait la provocation, ne cédait jamais à la facilité et surtout n’oubliait jamais la vocation fondamentale du culte qui est de proclamer la Parole de Dieu, indépendamment de l’audience rencontrée par le prédicateur.
Olivier Bauer est Docteur en théologie, Professeur de théologie pratique à l’’Université de Montréal; il avait déjà été remarqué par un excellent premier livre « Le Protestantisme à Table » publié en 2000 chez le même éditeur.

  • Élisabeth Parmentier – Revue d’histoire et de philosophie religieuse (2009) – n’a pas aimé et c’est son droit:

« Si j’étais Maurice, je répondrais à l’A.: l’humour est indispensable, mais ici son utilisation est contre-productive. Est-on dans la satire, dans la caricature, ou dans la jovialité? Faut-il rire ou se désespérer? Après une longue description de gestes et d’habitudes, il faut attendre la p. 53 pour apprendre que l’influence dans le culte est à attribuer à Dieu… mais les dix pages suivantes le quittent aussitôt pour décrire l’influence mutuelle des différents acteurs. Le sens de la prédication comme transmission de la parole de Dieu est expédié alors que la question est fort complexe. La prédication est vue comme transmission d’expériences humaines où la Bible sert de référence, mais au fond pour dire quoi de spécifique par rapport à d’autres écrits? La cène n’est évoquée qu’à titre phénoménologique et on ne voit pas ce qu’elle apporte. Le culte de Noël, qui sert d’exemple, n’est pas décrit. Le genre humoristique bascule finalement dans une proposition sérieuse: ne plus célébrer que douze cultes par an, mais très bien préparés avec des groupes de paroissiens, et mettre plus l’accent sur la célébration des rites de passage ; mais avec une telle orientation, le pasteur deviendrait prestataire de service, orienté sur le public et ses exigences. Il faudrait par contre développer les rencontres dans les petits groupes affinitaires, très bien, mais pour y faire quoi? C’est bien expliqué: lecture biblique, chants, prières… et ce ne serait pas le culte, ça? »

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