Selon vous, qui pourrait tenir les propos suivants (j’ai remplacé que les mots pour rendre l’identification un peu moins aisée) ?
« Au fil de mes conversations avec lui, j’en déduis qu’il voulait qu’on ait l’air [crédibles], et c’était [la communauté] avant tout. Tu donnes ton identité au groupe, donc ta barbe, tes cheveux, [tes signes distinctifs]. C’est comme un sacrifice pour [la communauté]. Tu peux rester toi-même, mais tu dois te donner à quelque chose de plus grand. »
Un moine au moment de prononcer ses vœux ?
Non un hockeyeur transféré dans une nouvelle équipe !
Car les propos sont ceux de Brian Gionta revenant sur le temps où il jouait pour les Devils du New-Jersey. Car « lui », c’est Lou Lamoriello, le président de l’équipe, qui exigeait que « ses » joueurs et « ses » entraîneurs soient glabres, portent les cheveux court et choisissent un numéro inférieur à 40.
Et c’est ce qui me permet de dire que certain·es font du sport comme d’autres pratiquent la religion.
Voici la citation originale, parue dans le quotidien québécois La Presse :
« Au fil de mes conversations avec lui, j’en déduis qu’il voulait qu’on ait l’air professionnels, et c’était l’équipe avant tout. Tu donnes ton identité au groupe, donc ta barbe, tes cheveux, ton numéro de chandail. C’est comme un sacrifice pour l’équipe. Tu peux rester toi-même, mais tu dois te donner à quelque chose de plus grand. » (« Cachez ces poils que je ne saurais voir » La Presse, 25 janvier 2024)