À quoi sert la théologie? (⚠️ ironie)

« Ouvre la bouche, ferme les yeux, tu verras ça glissera mieux ! ». Ainsi chante Régine sur des paroles et une musique de Serge Gainsbourg. Ainsi je dirai à mes étudiant·es en théologie : « Ouvrez la bouche, fermez les yeux ! » Car il faut produire de l’ignorance en matière de religion.

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on formait des croyant·es refusant de gober tout cru ce dont les religions veulent les gaver et des responsables religieux ouvrant les yeux sur ce que leurs institutions pensent et ne pensent pas, disent et ne disent pas, font et ne font pas !

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on enseignait que l’on peut doit ce que l’on croit, que la foi vient toujours avec le doute !

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on enseignait que toute vérité religieuse est subjective, que tout énoncé théologique est une hypothèse à mettre à l’épreuve de la vie et de la mort, de sa vie et de sa mort !

Imaginez ce qu’il adviendrait si l’on enseignait que croire n’est pas une maladie mentale, que croire, c’est simplement faire confiance et tenter d’être fiable !

Imaginez ce qu’il adviendrait si chacun·e laissait l’autre libre de croire ou de ne pas croire, si chacun·e respectait l’autre dans ce qu’il croit ou ne croit pas !

Mais qui voudrait vivre dans un tel monde ? Alors, mieux vaut produire de l’ignorance en matière de religion. « Ouvre la bouche, ferme les yeux, tu verras ça glissera mieux ! ».


2 commentaires

  1. Bonjour Olivier, j’adhère pleinement au contenu de votre article. La foi est pour moi affaire de conviction subjective. Elle est aussi inséparable du doute et d’une vision transcendantale de notre existence. Un courant actuel, qui se renforce malheureusement, renoue avec la « bonne vieille » apologétique qui prêche que l’existence de Dieu peut se prouver par la raison et s’impose donc à tout individu comme un plus un font deux. C’est la porte ouverte, comme l’histoire l’a montré à maintes reprises, à toutes sortes d’abus conduisant au totalitarisme et à l’étouffement des consciences. Reste à faire le lien entre des rites fondamentalement liés à notre humanité et qui reposent sur des profondeurs psychiques parfois obscures et une foi plus maîtrisée sur le plan intellectuel et émotif. En ce sens bien des « progressistes » sont pour moi bien à côté de la plaque. Bien cordialement, Philippe.

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