La vierge corrigeant l’Enfant Jésus. Un bon exemple de profanation

Quelles qu’aient été les motivations de Max Ernst, je vois, moi, dans ce tableau, un bon exemple de profanation, c’est-à-dire un exemple théologiquement signifiant. Max Ernst profane ce que les chrétiens ont tendance à sacraliser: la relation entre Marie et Jésus.

Nous avons tendance à, ou envie de croire que dans une Sainte-Famille, la Vierge Marie aurait été béate d’admiration devant son fils, parce qu’ils était aussi le Fils de Dieu. (Ce qui me rappelle cette histoire drôle: la meilleure preuve que Jésus était juif, c’est qu’il a cru jusqu’à sa mort que sa mère était vierge et que celle-ci a toujours cru qu’il était le Messie).

Dans cette fessée mariale, je vois, moi, la confirmation d’un fondement du christianisme: la vraie humanité de Jésus. Comme tous les vrais enfants, il a parfois désobéi à sa mère (à son père, c’est une autre question), une vraie mère, qui a parfois, comme toutes les vraies mères, cédé à la colère et l’a puni par une fessée, un châtiment auquel, Dieu merci, ne recourent pas tous les vrais parents.

A qui dit-on merci pour cette leçon de théologie brève et percutante? À Max Ernst!

Max Ernst, La vierge corrigeant l’Enfant Jésus devant trois témoins: André Breton, Paul Eluard et le peintre, 1926,196 x 130 cm, Museum Ludwig, Cologne.

Max Ernst, La vierge corrigeant l’Enfant Jésus devant trois témoins: André Breton, Paul Eluard et le peintre, 1926,196 x 130 cm, Museum Ludwig, Cologne.


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8 commentaires

  1. Merci Olivier.
    Et c’est la première fois que je remarque sur ce tableau que j’ai eu l’occasion de voir plusieurs fois récemment que l’auréole de Jésus est tombée par terre!

  2. Je n’aime vraiment pas du tout ce tableau … Ni les commentaires qu’hélas, il entraîne … Puisse la Sainte Vierge Marie et notre Seigneur pardonner à ceux qui se commettent à de telles bévues !

  3. je confirme le commentaire de pignoche ce n’est pas avec la violence que la très sainte vierge marie éduquait l’enfant dieu elle l’éduque avec douceur comme elle fait avec ses enfants sur la terre il n’avait pas besoin d’être tapé puisqu’il était DIEU .
    C’EST DU BLASPHÈME
    Gabrielle 15 ans

    1. Bonjour Gabrielle,
      Je vous remercie de votre commentaire.
      Frapper un enfant, c’est toujours blasphémer la volonté de Dieu qui veut que nous nous aimions les uns les autres, même quand les autres peuvent nous énerver. Mais cette image me semble bien dire l’humanité de Marie et de Jésus. L’enfant a pu énerver sa mère et sa mère a pu avoir envie de le punir.
      Mais vous avez raison, chaque mère et chaque père doit éduquer ses enfants avec douceur.
      Avec mes amitiés,
      Olivier (54 ans)

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