H comme Howie Morentz (ABC de la religion du #Canadien)

Inspiré par la belle Langue de puck de Benoît Melançon, je me propose de rédiger mon Abécédaire de la religion du Canadien et de définir les 26 mots-clefs de la religion du Canadien. Y parviendrai-je? Affaire à suivre. À suivre vingt-six fois plutôt qu’une! Avec un nouveau mot pour chaque nouvelle partie du Canadien. Du moins je l’espère.


H comme… «Howie Morentz»


Howard Frederick Morentz est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du Canadien, l’une de ses premières idoles. Mais il est aussi la meilleure preuve que le Canadien est le Canadien de Montréal, qu’il est plus montréalais que québécois ou plutôt qu’il est québécois mais à la manière de Montréal. Car Howie Morentz, qui a joué dix saisons pour le Canadien, remporté presque tous les trophées qu’il lui était possible de remporter, était un Ontarien protestant, fils d’immigrés suisses allemands. Ce qui démontre que dans la religion du Canadien, il n’y a plus ni francophone ni anglophone, ni Québécois ni Canadien, ni pure laine ni immigrant. Il n’y a plus que des hockeyeurs qui donnent leur sueur, leurs larmes et leur sang pour le chandail tricolore orné du «CH». On trouvera l’image à peine exagérée quand on saura qu’Howie Morentz est décédé presque sur la patinoire, en tous les cas des suites d’une jambe fracturée au cours d’une rencontre.

Ses funérailles furent célébrées le 11 mars 1937 sous la conduite d’un pasteur protestant et non des moindres, le «Très Révérend Docteur Malcolm Campbell, modérateur de l’Assemblée générale de l’Église presbytérienne du Canada» (Goyens, Turowetz, 1996: 38). Elles furent célébrées non pas sous l’un des mille clochers montréalais, mais à l’endroit le plus sacré de la religion du Canadien, dans ce Forum mythique qui abritera tant d’exploits et aussi quelques drames et même une émeute (c’est ici l’Église qui se rend chez le Canadien).

63 ans plus tard, Jean-Claude Turcotte, cardinal catholique de Montréal, égalisera en quelque sorte, lorsqu’il célébrera, le 31 mai 2000 dans l’église Notre-Dame (et ce sera le Canadien qui se rendra à l’Église), les funérailles d’une autre idole, québécoise, francophone et catholique celle-là, un certain Maurice Richard.


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